La Direction générale des impôts (DGI) vient de lancer une opération sans précédent de nettoyage du tissu entrepreneurial marocain, ciblant quelque 250 000 entreprises dites « dormantes », qui n’ont soumis aucune déclaration fiscale depuis des années. Pour la plupart, il s’agit de structures domiciliées légalement mais sans activité commerciale réelle, opérant en marge de toute règle de transparence.
Ces entités, souvent enregistrées dans des sociétés de domiciliation, continuent d’exister légalement sans pour autant honorer leurs obligations fiscales, ni même procéder à une liquidation formelle. Grave encore, certaines émettent régulièrement des factures sans faire la moindre déclaration fiscale, créant une brèche inquiétante dans le système et alimentant un écosystème parallèle d’évasion et de blanchiment.
Le phénomène de ces entreprises « fantômes » constitue un risque majeur pour l’intégrité de l’économie nationale. Non seulement elles faussent les règles de la concurrence, en permettant à d’autres entreprises d’utiliser leurs factures pour réduire artificiellement leur imposition, mais elles participent aussi à une forme de fraude structurelle aux implications profondes : blanchiment d’argent, falsification de comptes, et détournement de TVA.
Pire, le non-dépôt de bilan ou l’absence de radiation volontaire empêche l’administration fiscale d’avoir une lecture claire de l’assiette imposable réelle, tout en maintenant dans les bases de données officielles une masse artificielle d’entreprises qui n’ont plus lieu d’être.
Cette opération s’inscrit dans une dynamique plus large de réforme du système fiscal marocain, plaçant au cœur de sa stratégie la numérisation, la traçabilité et l’intensification des contrôles. L’objectif est double : améliorer la mobilisation des ressources fiscales et rétablir l’équité entre les contribuables. En éliminant ces sociétés-écrans, le fisc entend redéfinir le périmètre réel de l’activité économique au Maroc, renforcer la transparence, et assainir l’environnement des affaires.
L’initiative est également saluée par de nombreux experts et opérateurs économiques, qui y voient une étape nécessaire pour restaurer la confiance entre l’État et les entreprises citoyennes, tout en modernisant la gouvernance fiscale à l’ère numérique.
La nunerisation dans la gestion des activités industrielles n’est possible que dans le cadre d’un écosystème transparent et dont les conditions d’exercer sont atteignables.
Il est évident que cela est impossible vu que:
– les entreprises à faible valeur ajoutée ne sont pas protégées face à la concurrence déloyale et aux ravages que font les accords de libre-échange (textile et cofectuon),
– les législations de travail et fiscales sont linéaires et ne tiennent pas compte des spécificités des secteurs et des branches économiques,
– le manque de formation côté entreprise et côté administration,
– l’absence de soutien et d’aide pour investir le numérique, le digital et lintelligence artificielle,
– le manque de promotion des actions de consulting, de coaching et de formation.
La plupart de ces sociétés sont créées, s’approvisionnent chez des fournisseurs, émettent des chèques ou effets sans provisions et disparaissent. Il est urgent de mettre fin à la domiciliation de ces entreprises fantômes.