Le mot « caneries », dont la signification restera à l’interprétation et aux impressions du lecteur, décrit les faits suivants d’un phénomène sociétal et de communication, riches en conclusions à propos de l’éducation civique et de la sensibilisation à certaines dérives.
Avec la CAN et ses dérives, l’on commence à tout voir, grâce à l’imagination malsaine et pauvre d’individus prêts à tout pour se rendre intéressants et croire être utiles pour l’image du pays. Et pourquoi ne pas s’interroger sur ce que le Mondial nous réserve.
Quelques images parlantes, avant même d’entrer dans la compétition, sont extraites d’un bêtisier de photos réelles prises par des amateurs d’étrangetés sur les réseaux sociaux. Que dire de cette femme promenant un caniche enveloppé dans le drapeau marocain ? Soit la femme n’est pas d’ici et a voulu rendre cher cet être cher, soit elle ignore les règles de bienséance et de respect d’un symbole national du pays.
Que penser de ce propriétaire de café ayant habillé ses deux stores du drapeau national et de l’affiche de la CAN 2025, en y ajoutant cette mention : « Ici vous êtes chez nous, pas au stade » ? Dès lors, il faudra comprendre que son établissement ne dispose pas du moindre écran susceptible d’offrir les images d’un stade de la compétition.
Sur la vitrine d’un salon spa luxueux, l’on est surpris, en passant, de voir une affiche de la CAN trônant avec le drapeau et cette invitation : « Entrez SVP par la porte du plaisir ». Un bazariste, plus ingénieux mais non fair-play, propose, lui, en anglais cette fois-ci, sur sa devanture très hospitalière marocaine, mais avec un humour inspiré de son homologue britannique : « Achetez ici un cadeau-souvenir car, soyez sûrs, la Coupe, vous ne la rapporterez pas dans votre pays ».
Puis encore cette école privée, n’ayant pas trop réfléchi à sa façade décorée de la même manière que toutes les précédentes, mais avec la photo du jour, Hakimi en plus, a placé un grand écriteau ajoutant : « La meilleure école pour former des génies en tout et en football ». Le message est clair : les parents savent où aller inscrire leurs enfants pour les voir, par la suite, maîtriser des langues étrangères et jouer en Europe dans de grands clubs, si doués…
Mais la palme d’or revient incontestablement à cette marque d’huile de table connue et très ancienne, qui a habillé sur un panneau d’affichage en format géant la tenue de l’équipe nationale, dont elle n’est pourtant pas l’un des sponsors, sur conseil d’une agence de publicité. Il faut épargner le reste à tous, car il risque de gâcher la fête.
Par Jalil Nouri


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