La tension diplomatique latente entre la France et l’Algérie vient de franchir un nouveau palier. En 2025, Paris s’apprête à lancer une campagne de contrôle rigoureuse visant des dizaines de milliers de retraités algériens vivant en Algérie. Objectif affiché : mettre fin à des fraudes massives qui coûteraient près de 80 millions d’euros par an aux caisses françaises.
Selon un rapport du Conseil des comptes daté du 26 mai, environ 15.000 pensions pourraient être suspendues, suspectées d’être versées à des personnes décédées ou sur la base de documents falsifiés. La France prévoit également de convoquer 50.000 retraités cette année pour des « preuves de vie », un chiffre qui grimpera à 60.000 par an dès 2026 dans une opération de vérification de six ans.
Si d’autres pays sont concernés (Maroc, Tunisie, Turquie), l’Algérie concentre l’essentiel des soupçons. 44 % d’un échantillon de retraités algériens testés seraient décédés sans que cela ait été déclaré. Un fait qui alimente l’image d’un « enrichissement illégal » aux dépens des contribuables français, dans l’impunité totale.
Les médias pro-régime en Algérie ont dénoncé une “chasse aux Algériens”, minimisant les chiffres et criant au complot politique. Une posture dénoncée par l’opposant Walid Kabir, qui accuse le régime algérien de sacrifier sa diaspora sur l’autel d’une diplomatie agressive, incapable de défendre les droits des siens.
Ce nouveau dossier s’ajoute aux nombreux contentieux entre Paris et Alger : visas, mémoire coloniale, coopération sécuritaire. La question des pensions devient ainsi une nouvelle arme dans un bras de fer tendu, où la France semble décidée à reprendre la main sur des dérives longtemps tolérées.
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