Le milliardaire américain Frank McCourt, propriétaire de l’Olympique de Marseille et ancien détenteur de l’équipe de baseball des Dodgers de Los Angeles, envisage de racheter TikTok pour « sauver internet » des géants des réseaux sociaux, qu’il accuse de nuire à la société et de mettre en danger les enfants. McCourt milite depuis des années contre l’influence des grandes plateformes technologiques, affirmant qu’elles « nous manipulent » et contribuent aux dysfonctionnements sociétaux.
Lors d’un entretien avec l’AFP, McCourt a dénoncé l’impact négatif des réseaux sociaux, les accusant de créer de la « polarisation » et du « chaos » dans les sociétés libres. Il a également souligné les dangers que ces plateformes représentent pour ses sept enfants, évoquant des problèmes d’anxiété, de dépression et une vague de suicides parmi les jeunes. Ces préoccupations l’ont poussé à promouvoir un « nouvel internet », un modèle décentralisé où les utilisateurs contrôleraient leurs propres données grâce à un code source ouvert.
L’acquisition de TikTok serait un pas significatif pour son projet « Project Liberty », qui vise à redonner le contrôle du web aux utilisateurs. Avec l’appui de figures influentes comme Tim Berners-Lee, le créateur du World Wide Web, et Jonathan Haidt, auteur de « The Anxious Generation », McCourt espère transformer radicalement l’internet actuel. TikTok, avec ses millions d’utilisateurs jeunes, jouerait un rôle central dans cette transition.
Cependant, McCourt n’est pas seul dans cette course. Steven Mnuchin, ancien secrétaire au Trésor sous Donald Trump, a également montré de l’intérêt pour l’achat de TikTok. La pression est d’autant plus forte depuis qu’une loi signée par le président Joe Biden exige que TikTok trouve un acheteur non chinois dans les 270 jours, sous peine d’interdiction aux États-Unis. Washington craint en effet que les données de 170 millions d’Américains ne soient envoyées en Chine, constituant une menace pour la sécurité nationale.
Malgré l’incertitude entourant la vente de TikTok, McCourt espère que cette situation éveillera les consciences sur la question de la collecte des données personnelles. « Peut-être qu’elles ne vont pas en Chine, mais elles vont quelque part contrôlé par quelqu’un qui a tout sur vous, et cela n’est pas normal. C’est antidémocratique », a-t-il conclu.