La zone de « Lebreika », située au nord-est de la Mauritanie et proche des camps de Tindouf, est désormais déclarée « site fermé » par un communiqué officiel de l’armée mauritanienne, qui somme les réfugiés sahraouis installés illégalement de quitter les lieux sans délai. Cette décision radicale vise à endiguer un flux incontrôlé d’activités illégales, allant du trafic de carburant et de produits subventionnés, jusqu’à des soupçons de blanchiment d’argent, de drogue et d’êtres humains, opérés par des réseaux transfrontaliers.
Depuis des années, « Lebreika » servait de plaque tournante à une économie de contrebande, alimentée depuis les camps de Tindouf. Plusieurs alertes avaient été lancées par l’armée sans réel effet. Aujourd’hui, la Mauritanie semble déterminée à reprendre le contrôle de ses frontières, en coordination sécuritaire et politique avec le Maroc.
Selon Abdelwahab Kaïne, président d’AfricaWatch, cette opération s’inscrit dans un réalignement stratégique avec Rabat, notamment après l’intervention marocaine à El Guerguerat qui a permis de rétablir la libre circulation vers l’Afrique. Mina Laghzal, militante sahraouie, souligne quant à elle la connivence entre certains éléments du Polisario et les trafics dans cette région délaissée.
Le message est clair : la Mauritanie refuse désormais d’être un sanctuaire pour les dérives liées au conflit artificiel autour du Sahara marocain, et entend protéger son intégrité territoriale contre toute menace diffuse.