La vie dans les camps de Tindouf en Algérie perd de son attrait pour de nombreux Sahraouis, qui aspirent à retrouver leur terre natale au Maroc. Chaque jour, des familles entières quittent clandestinement ces camps, défiant les blocus et les dangers, pour atteindre Nouadhibou, en Mauritanie, où elles espèrent entamer les démarches nécessaires pour rentrer au Maroc.
Une évasion clandestine pour échapper à une vie intenable
Le quotidien dans les camps de Tindouf, rythmé par le blocus imposé par l’Algérie et le Polisario, les pénuries alimentaires et un chaos sécuritaire grandissant, pousse de nombreux Sahraouis à fuir. « Nous ne supportons plus la vie dans les camps », confie un candidat au retour.
Pour rejoindre Nouadhibou, point de départ vers le Maroc, ces Sahraouis doivent traverser des routes ensablées et des pistes désertiques, souvent sous la menace de soldats algériens veillant à empêcher les départs. Ce voyage périlleux, réalisé en toute clandestinité, constitue une étape cruciale avant de pouvoir déposer une demande auprès du consulat marocain.
Des démarches longues et complexes
Arrivés en Mauritanie, ces exilés démunis se heurtent parfois à la lenteur des démarches administratives. Les autorités marocaines procèdent à des vérifications rigoureuses, enquêtant sur les origines et le passé des demandeurs. « Ces délais découragent certains Sahraouis, qui finissent par retourner dans les camps de Tindouf », déplore une source sur place.
Cette prudence des services marocains s’explique par des précédents, comme les tragiques événements du 8 novembre 2010 lors du démantèlement du camp de Gdiem Izik. Depuis, les enquêtes scrutent notamment l’éventuel passé politique ou sécuritaire des candidats au retour.
Une réalité complexe dans les camps
Les camps de Tindouf abritent une mosaïque de populations, allant des Sahraouis marocains aux Sahraouis algériens, en passant par des Mauritaniens et des Maliens. Ce mélange sert les intérêts du Polisario, qui gonfle les chiffres des réfugiés (160 000 selon leurs estimations) pour solliciter davantage d’aides humanitaires internationales.
En réponse, le Maroc estime à 20.000 le nombre de ses citoyens retenus dans ces camps. Omar Hilale, représentant permanent du Maroc auprès des Nations unies, a plusieurs fois réaffirmé la volonté du royaume de les accueillir, rappelant leur identité marocaine.
Un espoir malgré les obstacles
Malgré les difficultés, le nombre de Sahraouis prêts à entamer ce voyage dangereux pour retrouver le Maroc ne cesse d’augmenter. À Nouadhibou, certains choisissent de prendre un vol direct pour le royaume, tandis que d’autres empruntent la route nationale 2 pour rejoindre le poste-frontière de Guerguerate.
Ces retours témoignent d’un rejet croissant de la vie dans les camps de Tindouf et d’un attachement profond à la terre natale. Pour ces familles, retrouver le Maroc symbolise non seulement une réconciliation avec leur passé, mais aussi l’espoir d’un avenir meilleur.
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