Un nouveau scandale secoue la magistrature marocaine. Le vice-procureur général du roi près la Cour d’appel de Fès a été entendu, ce jeudi, par le parquet général de Rabat dans le cadre d’une affaire sensible impliquant des fuites présumées d’informations judiciaires à un individu basé en Italie.
Selon des sources proches du dossier, l’affaire a été instruite sous le régime de l’ »avantage de juridiction » accordé aux magistrats, et porte sur des soupçons de communication illégale avec un individu dénommé Idriss F., actuellement incarcéré dans une prison italienne. Ce dernier est connu pour animer un site internet diffusant des vidéos où il s’attaque violemment à des juges, des policiers et autres responsables marocains, qu’il accuse de corruption tout en les soumettant à des campagnes de diffamation.
Le magistrat mis en cause nie fermement les accusations portées contre lui. Il affirme n’avoir transmis aucune information ni eu de relation directe ou indirecte avec le détenu, ni participé à des opérations d’extorsion ou d’abus d’influence. Toutefois, les enquêteurs de la Brigade nationale de la police judiciaire (BNPJ), saisis par le parquet compétent, poursuivent leurs investigations.
À l’issue de cette audition préliminaire, le parquet général a décidé de le poursuivre en liberté provisoire, mais sous contrôle judiciaire, avec interdiction de quitter le territoire national. Il a ainsi été présenté devant le juge d’instruction de la même juridiction, qui a validé les mesures conservatoires.
L’affaire fait suite à une plainte reçue par le parquet général près la Cour d’appel de Fès, déposée par une personne se disant victime d’extorsion de fonds et de promesses d’interventions dans certains dossiers contre rémunération. Si les faits sont avérés, ils pourraient marquer un tournant dans la lutte contre les dérives dans le corps judiciaire.
Le ministère public semble déterminé à faire toute la lumière sur cette affaire, qui soulève des questions graves sur la vulnérabilité du système judiciaire face aux réseaux de chantage opérant depuis l’étranger, et sur l’implication éventuelle d’auxiliaires de justice.
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