De réunions interminables en propositions de solutions aussitôt avancées, aussitôt jetées à la poubelle, les « gilets jaunes » continuent à donner des insomnies au Conseil de la Ville de Casablanca qui, des mois après avoir décidé de prendre le taureau par les cornes, s’est perdu en cours de route pour remettre les compteurs à zéro.
Annoncée avec fracas, la décision de geler les autorisations délivrées par les présidents d’arrondissements et de décréter une nouvelle réglementation semble avoir plutôt freiné et refroidi l’enthousiasme de la maire de la ville et de son conseil devant le risque de réveiller les démons de la chauffe sociale avec des gardiens de voitures révoltés, prêts à paralyser les axes névralgiques s’il est mis fin à ce laisser-aller qui pourrit le quotidien des automobilistes livrés à leur odieux chantage.
Parmi toutes les solutions avancées pour régler définitivement ce poison urbain, il n’existe nullement trace de la volonté de prendre le problème à la racine en évitant d’aborder l’origine du mal : les autorisations délivrées à des parties ayant rendu des services à des administrations qui en ont fait un commerce et tissé des mafias.
Ce système de rente exécrable est à l’origine du problème et de son expansion vertigineuse, alors que même les zones de parking gérées par une société dans le centre de la ville sont squattées par des gardiens illégaux qui y font leur loi.
Le Conseil de la Ville, qui donne l’impression de ne toucher ce dossier brûlant que du bout des doigts pour renvoyer la patate chaude aux successeurs d’après-élections de 2026, semble également faire preuve d’un manque de courage politique. Le calvaire des automobilistes de la capitale économique est loin d’être terminé pour l’instant.
Par Jalil Nouri
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