Le vote de l’Algérie en faveur de la résolution 2803 du Conseil de sécurité de l’ONU, autorisant la mise en place d’une force internationale temporaire à Gaza chargée du désarmement et de la destruction des infrastructures qualifiées de « terroristes », continue de provoquer une vive controverse à Alger. Beaucoup y voient une rupture avec les « constantes » diplomatiques d’un pays qui s’est longtemps présenté comme défenseur inconditionnel de la cause palestinienne.
La première salve est venue du Mouvement de la société pour la paix (MSP). Son président, Abdelali Hassani Cherif, estime que ce texte « impose une tutelle internationale biaisée », fragilise l’unité territoriale palestinienne et heurte les principes de l’autodétermination et de la résistance. Le parti juge que, quelles qu’en soient les justifications, le vote algérien « ne s’accorde ni avec l’histoire ni avec les positions politiques traditionnelles de la diplomatie algérienne », et ne reflète pas l’attachement populaire à la cause palestinienne ni le rejet de toute normalisation.
L’ancien chef islamiste Abderrazak Makri est allé plus loin, qualifiant la résolution de « cadeau à l’occupation » et de « décision pour liquider la cause palestinienne ». À ses yeux, l’attitude d’Alger révèle un glissement préoccupant de la position historique du pays, dont l’empreinte « sera gravée dans l’histoire de manière peu honorable ».
Face à cette fronde, souvent issue de milieux jusque-là proches du pouvoir, le ministre des Affaires étrangères Ahmed Attaf a défendu le vote, arguant que l’Algérie reste fidèle à son identité, à son histoire et à ses engagements arabes et islamiques, et que la résolution offre un cadre contraignant pour le cessez-le-feu et la protection des civils. L’Agence de presse algérienne, elle, a dénoncé une « instrumentalisation politicienne » de la politique étrangère, visant des acteurs internes accusés de méconnaître les mécanismes diplomatiques.
Le malaise n’en demeure pas moins palpable, d’autant que des factions palestiniennes, dont le Hamas, dénoncent un texte qui, selon elles, « porte atteinte au droit des Palestiniens à l’autodétermination » et ouvre la voie à une présence internationale potentiellement détournée de leurs intérêts.










Contactez Nous