La crise humanitaire à Gaza a franchi un seuil alarmant. Dans un communiqué commun publié mardi, l’Union européenne, le Royaume-Uni, le Japon et 24 autres pays, dont le Canada et l’Australie, ont dénoncé une situation de “famine” dans l’enclave palestinienne et appelé à agir “de manière urgente” pour y mettre fin. “Une famine se déroule sous nos yeux”, alertent les signataires, exhortant Israël à autoriser tous les convois humanitaires et à lever les obstacles entravant l’action des ONG.
Cette déclaration, portée par la cheffe de la diplomatie européenne Kaja Kallas et les ministres de 17 États membres, dont la France mais pas l’Allemagne, reflète des divisions persistantes au sein de l’UE sur la position à adopter vis-à-vis d’Israël. L’Allemagne, longtemps défenseur du droit d’Israël à se protéger, a amorcé un virage en suspendant certaines exportations d’armes utilisables à Gaza, tandis que d’autres responsables européens, comme la vice-présidente de la Commission Teresa Ribera, jugent la situation proche d’un “génocide”.
Sur le terrain, la Défense civile palestinienne rapporte une intensification des bombardements israéliens sur la ville de Gaza, notamment dans les quartiers de Zeitoun et Sabra, causant la mort d’au moins 24 personnes mardi. Les frappes, selon les autorités locales, ciblent massivement des habitations civiles, provoquant une “destruction massive”. Israël affirme contrôler 70 à 75 % de la bande de Gaza et prépare la prise de la ville de Gaza et de zones centrales.
Parallèlement, des efforts diplomatiques se poursuivent : une délégation du Hamas est attendue au Caire pour rencontrer des médiateurs égyptiens en vue d’un cessez-le-feu. Dans un geste humanitaire, l’Espagne a annoncé avoir évacué 44 enfants gazaouis blessés ou malades, ainsi qu’une centaine de proches, répartis dans le pays pour y recevoir un traitement médical et déposer une demande d’asile.