Le Maroc franchit un nouveau cap dans sa stratégie énergétique. Ce mardi, lors d’une séance de questions orales à la Chambre des conseillers, Leila Benali, ministre de la Transition énergétique et du Développement durable, a levé le voile sur l’avancement du projet du gazoduc Atlantique Nigéria-Maroc, l’un des plus grands projets énergétiques du continent. Estimé à 25 milliards de dollars, ce chantier géostratégique devrait s’étendre sur 6.000 kilomètres, traverser 13 pays africains, et desservir près de 400 millions de personnes.
La ministre a annoncé l’adoption récente d’un accord intergouvernemental entre les pays partenaires, ainsi qu’une convention de pays hôte, tout en confirmant la création imminente d’une société conjointe maroco-nigériane, préalable au lancement de la phase d’investissement finale attendue d’ici fin 2025.
Parallèlement, le Royaume prépare un réseau gazier interne visant à relier Nador à Dakhla, via Kénitra et Mohammedia, en connexion avec ce futur corridor énergétique stratégique. L’objectif est clair : faire du Maroc un hub énergétique entre l’Afrique et l’Europe, tout en stimulant le développement industriel et numérique.
Sur le plan national, la ministre a également mis en lumière les avancées majeures en matière de production d’énergie renouvelable. En 2025, la capacité installée a atteint 12 GW, dont plus de 5,4 GW proviennent de sources renouvelables, avec une croissance de plus de 5 % depuis 2021. Un programme d’investissement inédit est désormais lancé, avec des investissements multipliés par quatre dans les énergies renouvelables et par cinq dans le réseau électrique, chaque année.
Autre fait marquant : les coûts de production électrique sont en baisse, grâce à des projets comme Noor Atlas (230 MW) dont le coût est inférieur à 40 centimes/kWh. Le Maroc ambitionne d’en faire profiter directement les citoyens via une baisse progressive des factures.
Enfin, une réforme institutionnelle est en cours, visant à transformer l’ONHYM en société anonyme, et à renforcer les agences dédiées à la décarbonation et à l’économie circulaire.
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