Au 6 décembre 2024, les réserves des barrages marocains s’élèvent à environ 4,90 milliards de m³, correspondant à un taux de remplissage de 29,13 %, contre 23,70 % à la même période l’année précédente, a déclaré le ministre de l’Équipement et de l’Eau, Nizar Baraka. Une hausse notable qui reflète un excédent de précipitations de 83,15 % par rapport à l’année précédente.
Une priorité donnée à l’eau potable
Pour la première fois dans l’histoire moderne du Maroc, les volumes d’eau alloués à l’approvisionnement en eau potable ont surpassé ceux destinés à l’irrigation agricole, conséquence directe de six années consécutives de sécheresse exacerbées par le changement climatique. En 2024, 40 % des ressources des barrages ont été consacrées à l’eau potable, contre 60 % pour l’irrigation. Cette redistribution priorise l’accès des populations à l’eau potable, tout en maintenant une coordination étroite avec le ministère de l’Agriculture pour répondre aux besoins agricoles essentiels.
Projets structurants pour une gestion durable
Le ministre a mis en avant les efforts visant à garantir la durabilité des ressources hydriques à travers :
- Cinq nouveaux barrages (M’dez, Fask, Agdez, Toudgha, et Tiddas) qui ont commencé à être remplis.
- La construction de 17 grands barrages supplémentaires pour renforcer les 154 existants.
- L’interconnexion des bassins hydrauliques, notamment ceux de Sebou-Bouregreg-Oum Er Rbia et Sebou-Oued Laou.
- La poursuite du programme national de dessalement de l’eau de mer, avec 16 stations opérationnelles, 5 en construction, et plusieurs autres programmées.
Mesures pour les zones rurales et les régions déficitaires
Pour répondre aux besoins des zones rurales et défavorisées, un programme d’urgence a été lancé, incluant l’acquisition de 582 camions-citernes et 4 400 citernes fixes, pour un coût de 471 millions de dirhams. Ces équipements seront répartis sur 75 provinces et préfectures, renforçant l’approvisionnement des zones en difficulté.
Une vision à long terme
Le Plan National de l’Eau (PNE), actuellement en cours d’actualisation, vise à établir une stratégie sur 30 ans, conformément aux Hautes Directives Royales et aux recommandations du Nouveau Modèle de Développement. Ce plan intègre des solutions innovantes, comme l’augmentation de la productivité des réseaux à 80 % d’ici 2030 et l’amélioration de la réutilisation des eaux usées traitées.
Ces efforts témoignent d’un engagement ferme pour une gestion résiliente des ressources hydriques, essentielle face aux défis climatiques et à l’augmentation des besoins en eau.
.