La justice administrative vient de trancher dans un dossier qui a marqué la région d’Ifrane. Lundi, la chambre d’annulation et d’indemnisation du tribunal administratif de Fès a rendu un jugement définitif ordonnant la destitution d’Ahmed El Kour, président du Conseil de la commune de Sebaa Ayoun et membre du parti de l’Istiqlal. Cette décision intervient après une requête formulée par le gouverneur de la province d’Al Hajeb, suite à plusieurs manquements relevés dans la gestion communale.
L’affaire remonte au 1er novembre dernier, lorsque le gouverneur avait notifié à Ahmed El Kour sa suspension de ses fonctions et la transmission de son dossier à la justice administrative. Cette décision s’appuyait sur des irrégularités signalées par l’Inspection générale de l’administration territoriale (IGAT), dont les rapports avaient mis en lumière des actes en violation des lois et règlements en vigueur.
En parallèle, l’opposition locale avait joué un rôle crucial dans ce processus. En octobre dernier, une majorité écrasante des membres du Conseil communal avait voté en faveur d’une motion demandant la démission du président. Ce désaveu politique a amplifié la pression exercée sur le président, précipitant ainsi la procédure judiciaire.
Si cette affaire a retenu l’attention, elle est loin d’être un cas isolé au Maroc. Ces dernières années, plusieurs présidents de conseils communaux ou régionaux ont été démis de leurs fonctions pour des manquements à leurs responsabilités, des violations des lois de gestion locale ou encore des allégations de mauvaise gouvernance. Ces destitutions soulignent un dysfonctionnement structurel dans la gestion de certaines collectivités territoriales, souvent marqué par un manque de transparence et des pratiques contestées.
La multiplication de ces affaires met en lumière l’importance des organes de contrôle, comme l’Inspection générale de l’administration territoriale, dans la lutte contre les dérives administratives. Toutefois, elle pose également la question de l’efficacité des mécanismes de gouvernance locale et de la responsabilité politique des élus.
Pour les citoyens, ces décisions judiciaires sont perçues à la fois comme un signe de rigueur dans l’application des lois mais aussi comme le symptôme d’un problème systémique. Le cas d’Ahmed El Kour vient rappeler que la gestion des affaires publiques exige transparence, rigueur et responsabilité, des principes fondamentaux pour regagner la confiance des électeurs.
.
.