En s’adressant aux ministres et aux parlementaires, vendredi, pour l’ouverture de la session devant les deux Chambres réunies, afin de leur rappeler leurs devoirs de rapidité et surtout d’efficacité, le roi Mohammed VI a voulu mettre le doigt sur un fait sous-jacent trop souvent oublié et qu’il convenait de souligner.
Ce rappel sonnait comme une mise en garde à l’approche de la fin des mandats, avec à l’horizon les législatives de 2026 et la menace d’un vote sanction. Le danger est réel : dans le climat social actuel, il ne faut pas compter sur une forte participation des jeunes, mobilisés par la contestation et tentés par le boycott, au risque d’un désintérêt massif pour le scrutin.
Placées devant leurs responsabilités, ces deux composantes de l’appareil institutionnel ont tout intérêt, pour les neuf mois à venir, à mettre les bouchées doubles : accélérer la finalisation des projets de loi en souffrance, adopter les réformes sociales et éviter de s’enliser dans le seul débat explosif des retraites. Aziz Akhannouch doit, sans attendre, remobiliser ses troupes — lui qui a déjà frôlé la colère royale — et montrer qu’il a saisi le message, en reléguant au second plan toute pré-campagne qu’il aurait eu tort de lancer avant les autres partis.
S’agissant des députés, le discours royal insiste sur la participation et l’assiduité aux travaux, gages d’une vitalité législative crédible.
Le compte à rebours est lancé pour le gouvernement comme pour le Parlement. Chacun sera jugé sur ses résultats, par le Roi autant que par les citoyens. À eux de faire de l’ardeur et de la créativité au travail le cœur battant de cette fin de mandat — et d’en apporter la preuve.
Par Jalil Nouri