Trois syndicats parmi les plus représentatifs du pays, à l’exception de l’UGTM proche du parti de l’Istiqlal, ont appelé à une grève générale ce mercredi et jeudi dans tous les secteurs, aussi bien publics que privés, pour manifester leur mécontentement envers le gouvernement. Ce dernier est accusé de recourir à un passage en force pour faire adopter le projet de loi organique n°97.15 relatif au droit de grève, sans concertation suffisante avec les représentants des salariés. Les syndicats ont engagé un véritable bras de fer avec le ministre de l’Emploi, Younes Sekkouri, qu’ils accusent de parti pris hostile aux travailleurs.
Le projet de cette loi, en souffrance depuis plus de 60 ans, en est encore au stade de discussions interminables sur des amendements en commission au Parlement. Le point de non-retour a été atteint hier à la Chambre des conseillers, avec le retrait brutal en commission des représentants du syndicat majoritaire, l’UMT, qui a entraîné par la suite dans sa colère ceux des autres centrales prêtes à rejoindre le mouvement.
Avec quelques heures seulement de préavis avant l’exécution de leur menace d’arrêt soudain du travail, visant à paralyser l’activité économique, les syndicalistes ont voulu non seulement montrer leur force face au gouvernement, mais également exprimer leur ras-le-bol devant des négociations qui n’ont que trop duré et dont ils se considèrent perdants. Ce développement néfaste risque de retarder encore plus l’adoption finale du texte au Parlement, avant de le soumettre au Secrétariat général du gouvernement et probablement à d’autres juridictions pour confirmer sa conformité avec la Constitution, compte tenu de son importance sur les plans social et économique.
Par Jalil Nouri
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