Depuis l’Écosse, Donald Trump a marqué un tournant dans sa posture diplomatique. Le président américain, en visite semi-officielle à Turnberry, a adressé un ultimatum ferme à Vladimir Poutine, exigeant l’arrêt de la guerre en Ukraine dans un délai de 10 à 12 jours, sous peine de sanctions accrues, y compris contre les pays achetant des produits russes. Il a également reconnu pour la première fois l’ampleur de la crise humanitaire à Gaza, évoquant « une vraie famine » et promettant une aide alimentaire massive.
Accompagné du Premier ministre britannique Keir Starmer, Trump a déclaré sans ambages : « Nous ne voyons aucun progrès. Il est temps d’arrêter cette guerre. » Il a menacé Moscou de sanctions secondaires, visant à tarir les ressources du Kremlin, notamment en ciblant les partenaires commerciaux de la Russie.
Trump s’est dit « très déçu » de Poutine, affirmant qu’il ne souhaite « plus vraiment discuter » avec lui. Un discours applaudi à Kiev, qui y voit un message de fermeté renouvelée après des mois de prudence américaine.
Sur le dossier gazaoui, Trump a surpris. Jusqu’ici silencieux, il a reconnu que « beaucoup de gens meurent de faim », parlant de « famine réelle » en référence à des images d’enfants vues à la télévision. Il a annoncé la création de centres de distribution alimentaire sans clôtures ni restrictions, soulignant : « Ce n’est pas possible de simuler cela. »
De son côté, Keir Starmer a parlé d’une « totale catastrophe humanitaire » et appelé à un cessez-le-feu immédiat. Cette déclaration intervient alors que le Royaume-Uni subit une pression croissante pour reconnaître un État palestinien, dans la foulée de la France.
Durant une conférence de presse fleuve, Trump s’est montré égal à lui-même, alternant entre louanges à l’épouse de Starmer, diatribes contre les éoliennes, dénoncées comme des « monstruosités », et promesses commerciales vagues. S’il a confirmé un traitement douanier préférentiel pour le Royaume-Uni, il est resté ferme sur les négociations autour de l’acier et de l’aluminium, pour lesquels Londres espère des exonérations complètes.
En dépit de son ton ferme sur les grands dossiers, Trump a réservé quelques gestes d’ouverture : aucune taxe prohibitive prévue pour le secteur pharmaceutique britannique, signe que l’économie reste au cœur des discussions.
Les deux hommes se sont ensuite dirigés vers Aberdeen, où le président américain doit inaugurer un nouveau parcours de golf, illustrant l’équilibre délicat entre diplomatie, stratégie et mise en scène personnelle.