Chaque année, à l’approche du Hajj, le débat sur le coût du pèlerinage refait surface, ravivant les inquiétudes des fidèles marocains. Cette fois, le ministère des Habous a annoncé une baisse symbolique des tarifs pour les pèlerins encadrés par l’État : 63.770 dirhams pour la saison 1446 de l’Hégire (2025), soit 3.095 dirhams de moins que l’année précédente.
Face à la Chambre des conseillers, Ahmed Toufiq, ministre des Habous et des affaires islamiques, a livré une explication détaillée de la structure tarifaire. Il a insisté sur la transparence des coûts pour les pèlerins sous organisation officielle, assurée par une coordination interministérielle impliquant les ministères des Finances, de l’Intérieur, des Affaires étrangères et des Habous. Une formule complète qui inclut le billet d’avion, l’hébergement à La Mecque et à Médine, les repas, le transport entre les lieux saints, l’encadrement religieux et les services logistiques, le tout via le pack « Dal ».
Mais derrière cette organisation rigoureuse se cache une réalité complexe. Le prix englobe aussi des frais moins visibles : TVA saoudienne à 15 %, assurances, visas, frais administratifs de Barid Bank, et redevances diverses. À cela s’ajoute l’effet du taux de change du riyal saoudien, que Bank Al-Maghrib a cette année négocié à un niveau préférentiel pour limiter l’impact monétaire.
Le ministre a toutefois tenu à distinguer les forfaits des agences de voyages privées, qui ne sont pas régulés par son département mais par le ministère du Tourisme, et qui peuvent afficher des tarifs bien supérieurs.
Si cette baisse tarifaire reste modeste, elle constitue un signal positif, démontrant la volonté des autorités d’atténuer le poids financier du Hajj. Toutefois, de nombreux Marocains espèrent des efforts plus significatifs, notamment en matière de régulation des agences privées et de soutien aux personnes à revenu limité.
Le défi reste de concilier qualité, spiritualité et accessibilité financière dans un contexte mondial d’inflation généralisée.