La Délégation générale à l’Administration pénitentiaire et à la réinsertion (DGAPR) au Maroc a récemment présenté une étude préoccupante sur la récidive dans le pays. Cette étude, dévoilée à la Chambre des représentants, révèle que 24% des détenus sont en situation de récidive, avec un taux alarmant de récidivistes commettant de nouveaux délits dans l’année suivant leur libération.
Mohamed Salah Tamek, le délégué général de la DGAPR, a souligné devant la Commission de la justice, de la législation et des droits de l’Homme, l’urgence d’un meilleur suivi et d’un accompagnement des détenus après leur sortie. L’étude a examiné les détenus libérés depuis 2017 pour identifier les facteurs influençant la récidive, dans l’objectif de guider efficacement les politiques publiques dans le domaine de la réhabilitation et de la réinsertion.
Les résultats montrent que les jeunes détenus, surtout ceux âgés de 18 à 30 ans, sont les plus touchés par la récidive, avec un taux de 28,7%. L’étude a également mis en évidence que le taux de récidive est plus élevé chez les hommes (25,3%) que chez les femmes (7,8%) et augmente avec le nombre d’antécédents judiciaires. Ainsi, les détenus ayant trois antécédents ou plus présentent un taux de récidive de 63,3%.
Par ailleurs, l’étude révèle que le Maroc se positionne favorablement en comparaison internationale, avec un taux de récidive inférieur à celui de pays comme le Canada, l’Australie, la Corée du Sud et l’Espagne sur une période de deux ans.
Ces données soulignent la nécessité d’améliorer les programmes de réinsertion et de soutien pour les détenus, afin de réduire la récidive et favoriser leur réintégration réussie dans la société.