La ville de Hong Kong est sous le choc après un incendie d’une violence inouïe qui a ravagé, mercredi, plusieurs immeubles d’un vaste complexe résidentiel à Wang Fuk Court, dans le district de Tai Po. Le dernier bilan fait état d’au moins 44 morts, 66 blessés, dont de nombreux cas critiques, et 279 personnes toujours portées disparues, ce qui en fait l’incendie le plus meurtrier de la ville depuis la Seconde Guerre mondiale.
Le feu s’est déclaré en milieu d’après-midi sur les échafaudages en bambou qui enveloppaient les tours en rénovation, avant de grimper à une vitesse fulgurante le long des façades et de gagner appartement après appartement. Classé au niveau d’alerte maximal « cinq alarmes », le sinistre a mobilisé près de 800 pompiers, plus de 120 camions et des dizaines d’ambulances, qui luttaient encore, jeudi matin, contre des foyers persistants dans plusieurs blocs fortement endommagés.
Les premières constatations pointent un cocktail dévastateur : échafaudages en bambou hautement inflammables, matériaux de rénovation potentiellement combustibles, et une population très âgée, moins mobile, particulièrement vulnérable face aux fumées toxiques. Un ancien chef des pompiers de Miami-Dade, interrogé par CNN, a évoqué un risque majeur d’effondrement structurel, expliquant que la chaleur extrême avait « attaqué la structure elle-même », transformant certains étages en véritable four et rendant quasiment impossible toute évacuation pour les habitants piégés.
Jeudi matin, les autorités ont annoncé l’arrestation de trois hommes, employés liés au chantier, soupçonnés d’homicide involontaire. La police les accuse de « négligence grave », évoquant des manquements possibles aux normes de sécurité lors des travaux et dans la mise en place des échafaudages.
Au-delà du drame humain, la catastrophe relance le débat sur l’usage, très répandu, des échafaudages en bambou à Hong Kong. Ce savoir-faire ancestral, au cœur du patrimoine local, est désormais critiqué pour sa vulnérabilité au feu et à la détérioration, alors que le gouvernement envisage de le remplacer progressivement par des structures métalliques pour les nouveaux bâtiments publics.
Sur place, la solidarité s’organise. Des habitants voisins distribuent eau, nourriture et vêtements aux sinistrés et aux pompiers, tandis que des centres d’accueil temporaires hébergent les familles évacuées. Le président taïwanais Lai Ching-te a présenté ses condoléances et appelé « à prier pour Hong Kong », illustrant l’émotion régionale face à une tragédie que beaucoup comparent déjà à l’incendie de la tour Grenfell à Londres en 2017.
Les recherches de survivants se poursuivent dans les décombres calcinés, et avec elles l’angoisse d’un bilan appelé, hélas, à s’alourdir.
.










Contactez Nous