La ville de Hong Kong demeure sous le choc après l’incendie d’une violence exceptionnelle qui a ravagé, mercredi, plusieurs immeubles du vaste complexe résidentiel Wang Fuk Court, dans le district de Tai Po. Le dernier bilan, revu à la hausse, fait désormais état d’au moins 55 morts, plus de 70 blessés, dont plusieurs en état critique, et près de 280 personnes toujours portées disparues. Un drame qui s’impose comme le plus meurtrier à Hong Kong depuis la Seconde Guerre mondiale.
Le feu, parti en milieu d’après-midi, s’est rapidement propagé le long des échafaudages en bambou entourant les tours en rénovation, avant de s’attaquer à plusieurs blocs résidentiels. L’incendie, classé au niveau d’alerte maximal « cinq alarmes », a mobilisé près de 800 pompiers, plus de 120 véhicules d’intervention, ainsi que des dizaines d’ambulances. Plusieurs foyers actifs continuaient de brûler près de 18 heures après le début du sinistre.
Selon les premières analyses, un ensemble de facteurs a contribué à la catastrophe : échafaudages en bambou hautement inflammables, matériaux de construction susceptibles d’alimenter les flammes et présence importante de personnes âgées, moins aptes à fuir dans les étages supérieurs. Les pompiers évoquent des conditions comparables à celles d’un « four » où la chaleur intense menace même la stabilité structurelle de certains bâtiments.
Trois hommes liés au chantier sont désormais inculpés pour homicide involontaire, la police évoquant des « négligences graves », notamment dans la sécurisation des échafaudages et les procédures de rénovation.
Cette tragédie relance un débat ancien à Hong Kong : celui de l’usage massif des échafaudages en bambou. Ce symbole du patrimoine local, utilisé même sur des gratte-ciel, est de plus en plus contesté pour son manque de résistance au feu. Le gouvernement étudie d’ailleurs l’accélération de leur remplacement par des structures métalliques dans les projets publics.
Sur le terrain, un vaste élan de solidarité s’organise. Habitants et bénévoles distribuent nourriture, eau et vêtements aux sinistrés et aux secouristes. Le président taïwanais Lai Ching-te a adressé ses condoléances et appelé « à prier pour Hong Kong », alors que les comparaisons avec la catastrophe de la tour Grenfell, à Londres, ressurgissent déjà.
Les recherches se poursuivent dans les décombres, et les autorités redoutent un bilan encore plus lourd dans les heures à venir.
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