Leila Benali, ministre de la Transition énergétique et du Développement durable, a annoncé que le Maroc pourrait renoncer à la production d’hydrogène vert si celle-ci n’atteint pas les objectifs de compétitivité fixés d’ici 2030. Intervenant à la Chambre des Représentants, elle a rappelé que le Royaume figure parmi les cinq pays capables de jouer un rôle clé dans les chaînes de valeur mondiales de l’hydrogène vert.
Le Maroc bénéficie de nombreux atouts, tels qu’une position géographique stratégique, des connexions logistiques et énergétiques solides avec l’Europe et l’Atlantique, ainsi que des accords de libre-échange couvrant 62 pays. Le gouvernement vise à développer ses capacités nationales tout en concluant des partenariats équilibrés pour maximiser les opportunités dans ce secteur émergent.
Une stratégie ambitieuse mais mesurée
La ministre a précisé que l’objectif est de rester compétitif sur un marché en pleine expansion : « Nous ne produirons pas pour le simple fait de produire, ni pour rester à la traîne », a-t-elle affirmé. Cette approche prudente est appuyée par des initiatives concrètes, comme la mise à disposition de 300.000 hectares de terrains et des incitations fiscales et douanières favorables aux investisseurs. De plus, l’Agence marocaine pour l’énergie durable (MASEN) joue un rôle clé dans la planification et le soutien aux projets.
Par ailleurs, le Maroc est éligible au deuxième appel à manifestation d’intérêt du Fonds allemand « PtX Development Fund », qui dispose de 270 millions d’euros pour soutenir des projets industriels liés à l’hydrogène vert. Les projets sélectionnés peuvent recevoir jusqu’à 30 millions d’euros de subventions non remboursables.
Une ambition prudente et réaliste
Malgré les ambitions affichées, Leila Benali a souligné que les fonds publics ne seraient pas engagés dans des projets non rentables. L’accent est mis sur la compétitivité et la valeur ajoutée pour éviter les écueils d’une course effrénée face à des concurrents déjà bien positionnés.
.