Hydrogène vert : un projet stratégique sous haute influence ?

Le développement du secteur de l’hydrogène vert au Maroc suscite aujourd’hui de nombreuses interrogations quant à la gestion des ressources stratégiques du pays. Alors que cette énergie renouvelable est considérée comme une opportunité majeure pour assurer l’indépendance énergétique du Maroc, des préoccupations émergent concernant la centralisation des décisions et l’opacité entourant la sélection des investisseurs et l’attribution des marchés.

Lors de la réunion du comité de pilotage du 6 mars dernier, le dossier de l’hydrogène vert a pris une nouvelle tournure, révélant une concentration du pouvoir décisionnel au détriment des règles de gouvernance habituelles. La mise à l’écart de certaines autorités compétentes, notamment la ministre de la Transition énergétique et du Développement durable, soulève des doutes sur la transparence du processus et l’application des principes institutionnels en matière de gestion des ressources énergétiques.

Ce constat rappelle d’autres situations où des projets d’infrastructure majeurs ont été attribués à des groupes privilégiés, alimentant ainsi des soupçons de conflits d’intérêts. L’exemple du projet de dessalination de l’eau, où l’attribution des contrats avait soulevé des critiques, en est une illustration. Aujourd’hui, la même problématique semble se poser avec l’hydrogène vert, un secteur censé être géré selon des critères de transparence et d’équité.

Si le Maroc aspire à devenir un leader dans les énergies renouvelables, il est crucial que ces projets ne soient pas accaparés par une poignée d’acteurs influents, mais qu’ils profitent à l’ensemble du pays. Une gestion transparente et un cadre réglementaire rigoureux sont essentiels pour garantir que l’hydrogène vert ne devienne pas un levier de pouvoir économique au détriment de l’intérêt général.

Les observateurs appellent ainsi à un renforcement des mécanismes de contrôle, afin que la transition énergétique du Maroc ne se transforme pas en un nouvel espace de domination économique, mais demeure un projet de développement durable accessible à tous.

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