Ce jeudi, la cour administrative de Rabat a rendu un verdict définitif ordonnant la destitution d’Idriss Razi de son poste de président du conseil d’arrondissement de Hassan, avec toutes les conséquences légales qui en découlent. La semaine dernière, le dossier de sa destitution avait été mis en délibéré, et la date de ce jeudi avait été fixée pour prononcer le jugement. En réaction, Idriss Razi a annoncé son intention de faire appel de cette décision.
L’affaire remonte à la session de janvier dernier du conseil, au cours de laquelle 32 conseillers de l’arrondissement de Hassan ont voté en faveur d’une motion de destitution déposée par 31 membres, conformément à l’article 70 de la loi organique 113.14 relative aux collectivités territoriales. Suite à ce vote, la décision a été transmise au wali de la région Rabat-Salé-Kénitra, qui l’a ensuite renvoyée à la cour administrative pour un jugement final.
Idriss Razi, qui présidait l’arrondissement depuis plus de trois ans, avait reçu en février dernier une convocation d’un huissier de justice pour comparaître devant la justice administrative dans le cadre de cette demande de destitution. Selon lui, ce vote n’est pas le fruit d’une initiative individuelle des conseillers, mais résulte de pressions exercées par les leaders des partis de la majorité, notamment Fatima Zahra Mansouri du Parti Authenticité et Modernité (PAM), Nizar Baraka du Parti de l’Istiqlal, et Taibi El Alami du Rassemblement National des Indépendants (RNI).
Razi attribue cette démarche à son refus de soutenir Saad Benmbarek, candidat imposé par le RNI et appuyé par la majorité, lors des élections partielles dans la circonscription de l’Océan. Il affirme que ses principes l’empêchent de soutenir un adversaire de longue date. Par ailleurs, il a révélé que 63 conseillers, issus de la majorité et de l’opposition, avaient déposé une motion pour demander des comptes à Benmbarek, accusé de plusieurs irrégularités, notamment l’attribution d’un logement de fonction à une femme non fonctionnaire et le dossier « Rabat Parking ». Refusant de démissionner, Razi exige que les véritables raisons de ce vote soient dévoilées et menace de révéler des irrégularités nuisant à l’intérêt général.