Un acte de désespoir absolu a secoué, dans la nuit de vendredi à samedi, le douar Ouled Youssef, relevant de la province de Béni Mellal. Bouabid, un quadragénaire surnommé localement « Palestine », s’est tragiquement donné la mort après avoir passé plus de quinze jours perché sur un château d’eau, où il menait un sit-in spectaculaire pour réclamer l’ouverture d’une enquête sur les circonstances du décès de son père, un ancien militaire décédé dans ce qu’il qualifiait de « conditions obscures ».
Depuis plus de deux semaines, Bouabid refusait tout dialogue, défiant les autorités locales et les tentatives de médiation. Il exigeait, depuis cette hauteur vertigineuse, un « enquête honnête et transparente » autour de ce qu’il considérait être une injustice liée à la retraite et au décès inexpliqué de son père.
Le drame s’est aggravé lorsqu’un secouriste de la protection civile, monté pour le raisonner, a été violemment agressé par Bouabid, le forçant à sauter dans le vide pour éviter le pire. Blessé, l’agent a été transporté d’urgence à l’hôpital, souffrant de fractures et de blessures sérieuses.
Face à la montée du risque, les autorités ont mobilisé drones, cordes et échelles dans une tentative désespérée d’approche. Mais dans la nuit, Bouabid a mis fin à son calvaire, nouant une corde autour de son cou avant de se jeter dans le vide depuis le sommet du réservoir, sous les yeux impuissants des secours mobilisés.
Ce drame soulève de lourdes interrogations sur l’encadrement psychologique, la prise en charge sociale, et surtout sur la gestion des situations extrêmes liées à la détresse citoyenne et aux revendications marginalisées.
La mort de Bouabid, bien plus qu’un simple fait divers, met en lumière une faillite collective : celle d’une médiation défaillante et d’un silence administratif face à une demande pourtant légitime. Car au lieu d’engager un dialogue apaisé ou d’ouvrir une enquête préliminaire sur les circonstances du décès de son père – un ancien militaire ayant servi l’État –, les autorités ont laissé pourrir une situation explosive, jusqu’à l’irréparable.
Un homme qui réclame justice ne devrait jamais être poussé à trouver dans la mort le seul moyen d’être entendu. L’histoire de Bouabid interpelle, et devra, espérons-le, servir de leçon pour repenser l’écoute citoyenne, réhabiliter la médiation proactive, et reconnaître que derrière chaque protestation silencieuse peut se cacher une douleur profonde, qu’il faut traiter avec humanité et responsabilité.
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D’après ce qu’on voit dans la vidéo, il ne s’est pas donné la mort mais tombé en reculant ! Nuance !
Il faut être malade pour demander l’ouverture d’une enquête de cette manière et aussi d’agresser un pauvre pompier qui a essayé de faire la médiation. Une requête auprès du procureur aurait fait son effet.