Dans une affaire qui continue d’attirer l’attention médiatique et politique, les autorités algériennes refusent de rapatrier le corps de la victime marocaine, Abdelali Machiour, tué dans un incident impliquant des tirs des garde-côtes algériens. Cette situation suscite de vives critiques et de sérieuses interrogations sur les motifs de cette décision.
Le drame remonte à plus de deux mois, lorsque l’armée algérienne a ouvert le feu sur des jeunes Marocains près de la Saidia, à la limite des eaux territoriales algériennes. Bilal Qaisy, 29 ans, marchand et père de deux jeunes enfants, a été tué avec son cousin Abdelali Machiour, un commerçant de 40 ans résidant en France et père d’un enfant de cinq ans. Un troisième individu, Ismail Sanabi, un Franco-Marocain, a été arrêté par les gardes-côtes algériens, tandis qu’un quatrième, Mohammed Qaisy, a été secouru par la marine marocaine.
Face au deuil et à l’attente, la famille de Machiour ne cesse de demander le retour du corps, une requête apparemment simple et humaine qui, pourtant, se heurte à un refus inexplicable des autorités algériennes. Elles exigent de la famille le paiement de 40 millions de centimes (environ 37 000 euros) et la signature d’un document attestant la noyade de leur fils, tout en niant qu’il ait été touché par des balles algériennes. De plus, elles imposent que la famille s’abstienne de toute déclaration à la presse marocaine.
Le blocage de cette situation semble dépasser les juridictions habituelles, suggérant l’implication directe de l’institution militaire algérienne dans cette affaire, comme le souligne l’avocat de la famille dans une déclaration publiée par « Jeune Afrique ». Le militaire en Algérie est perçu comme un « état dans l’état », régi par une loi du silence où les autres pouvoirs n’oseraient intervenir.
Il est inconcevable que dans des circonstances aussi douloureuses, la compassion et le respect dus à la famille d’une victime ne soient pas la priorité. Cette posture rigide de l’Algérie soulève des questions troublantes : Que cherchent à cacher les autorités algériennes par ce refus? Quelle est la nature exacte des implications politiques et diplomatiques sous-jacentes à ce drame humain?
Ce refus répété de rendre à une famille endeuillée le corps de son proche constitue une tragédie dans la tragédie. Il est non seulement une source supplémentaire de souffrance pour les proches de Machiour, mais il projette également une ombre sur les relations déjà tendues entre le Maroc et l’Algérie, révélant des dynamiques de pouvoir et de silence qui bafouent les droits les plus élémentaires de compassion et de deuil.
L’inexplicable silence et l’obstination de l’Algérie à ne pas rapatrier le corps d’Abdelali Machiour ne constituent pas seulement un différend diplomatique, mais s’élèvent à une violation flagrante de l’éthique humanitaire. Ce silence, pesant et opaque, lève un voile d’injustice, alimentant la douleur d’une famille éplorée et l’indignation des communautés internationales ainsi que des défenseurs des droits de l’homme. La responsabilité de l’Algérie dans cette affaire suggère non seulement une erreur tragique, mais également un manque de transparence qui heurte la conscience collective. Dans l’attente d’une résolution équitable, le monde observe, espérant que la vérité et la justice prévaudront pour permettre à la famille Machiour de pleurer dignement leur perte et de trouver la paix.