Le ministre de l’Intérieur, Abdelouafi Laftit, a effectué lundi une visite inopinée à Nador pour inspecter les chantiers de Marchica, ce méga-projet d’aménagement de la lagune censé transformer la ville en vitrine touristique et logistique de l’Oriental. Entouré d’un important dispositif de sécurité, il a multiplié les réunions avec élus, responsables territoriaux et cadres de l’agence, sur fond de retards jugés inacceptables.
Doté d’une enveloppe globale d’environ 26 milliards de dirhams, le projet Marchica accumule les lenteurs depuis des années : boulevard du Pont inachevé, village d’Arkman en suspens, corniche à l’allure de chantier permanent. Les difficultés de financement, les problèmes techniques et un manque de coordination entre les différents intervenants sont régulièrement pointés du doigt.
Face à cette situation, Laftit a fixé un ultimatum clair : accélérer la cadence, lever les blocages administratifs et respecter les délais, sous peine de mesures correctives immédiates, allant jusqu’à une restructuration des instances d’exécution défaillantes. Une rencontre décisive avec la directrice générale de Marchica est prévue pour faire le point, chantier par chantier, sur les engagements et les nouveaux calendriers.
Au-delà de la dimension touristique, l’enjeu est stratégique pour l’ensemble de la région. Marchica s’inscrit dans une vision intégrée avec le port Nador West Med, les nouvelles infrastructures routières et autoroutières et l’ambition de faire de Nador un pôle industriel et logistique majeur en Méditerranée. Rabat veut éviter que ce projet emblématique ne devienne le symbole d’un mirage de développement, et entend rappeler que l’État attend des résultats concrets, visibles sur le terrain.










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