Après la publication du cliché par l’entraîneuse en soutien aux contestations contre le régime, le club a rapidement démenti tout caractère politique.
Lorsque l’entraîneuse Farzaneh Jamami publie ce cliché, elle l’accompagne d’une légende au caractère féministe : «Apprenez à vos filles que le rôle des genres est une absurdité. Qu’elles sont précieuses et irremplaçables. Si on vous dit le contraire, ne le croyez pas. Dites-leur : “Lève-toi, garde la tête haute et montre-leur ce que tu vaux ! Dis-leur que tu es puissante et capable que tu es une femme de liberté”». Les commentaires se multiplient rapidement en soutien à la sportive, jusqu’à atteindre plus de 6500 réactions à ce jour.
«Aucune intention de dévoiler le hijab»
À la hâte, le club Canco Canada BC – sponsorisé par une entreprise canadienne qui livre des fournitures scolaires – publie à son tour une photo de l’équipe de basketteuses, qui portent cette fois un hijab. Dans la légende, l’organisme dément tout caractère politique. Il mentionne que l’image postée par l’entraîneuse était «une photo privée», «avant le match officiel», publiée «sur une page personnelle». Avance que certains médias se sont basés sur «un mensonge», et insiste sur le fait que les joueuses et l’équipe technique ont bien porté le hijab pendant le match. Par ailleurs, le club dit respecter «les opinions personnelles de chacun de ses membres». Cependant, il assure que les propos de l’entraîneuse «n’avaient rien à voir avec “le dévoilement” ou “le rejet du hijab”» et que «toute interprétation à cet égard manque de validité et de crédibilité».
Depuis, Farzaneh Jamami a masqué sa page au grand public et a publié un texte dans lequel elle déclare n’avoir eu «aucune intention de dévoiler le hijab». Elle ajoute que «les réseaux ennemis ont publié cette photo avec une intention malveillante et sans autorisation, et j’ai pris les mesures légales nécessaires».
Cet incident intervient alors que les manifestations se poursuivent contre le régime des mollahs. Environ 255 personnes ont perdu la vie dans des affrontements avec les forces de l’ordre, selon l’ONG Iran Human Rights (UHR) basée en Norvège. Le phénomène a pris de l’ampleur avec la condamnation à mort de six émeutiers par le tribunal révolutionnaire. Les autorités dénoncent des «émeutes» encouragées par l’Occident et ont arrêté des milliers de personnes.