La trêve entre Israël et le Hamas, médiée par le Qatar, les États-Unis et l’Égypte, a marqué un tournant temporaire dans le conflit sanglant qui ravage Gaza depuis plus d’un an. Entrée en vigueur dimanche à 09h15 GMT après un retard de trois heures dû à des complications logistiques et des frappes israéliennes, cette trêve a permis la libération de trois otages israéliennes et de 90 prisonniers palestiniens.
Libération des otages : un moment d’émotion
Parmi les otages libérées figurent Emily Damari (28 ans), Doron Steinbrecher (31 ans) et Romi Gonen (24 ans), capturées lors de l’attaque du 7 octobre 2023 par le Hamas, qui avait déclenché la guerre. Après 471 jours de captivité, elles ont retrouvé leurs proches dans une atmosphère chargée d’émotion à Tel-Aviv, où des milliers de personnes les ont accueillies avec larmes et chants. Les ex-otages, en état stable, ont été hospitalisées près de Tel-Aviv pour des examens médicaux.
Échange de prisonniers : tensions et célébrations
En échange, Israël a libéré 90 prisonniers palestiniens détenus en Cisjordanie et à Jérusalem. Accueillis par des foules en liesse à Ramallah, ces libérations ont suscité des scènes de célébration, drapeaux palestiniens flottant aux côtés de ceux du Hamas. Cependant, cette trêve reste fragile : le Hamas avertit que sa prolongation dépendra du respect des engagements israéliens.
Une crise humanitaire sans précédent
Pendant ce temps, les habitants de Gaza, dévastés par les bombardements, retournent dans des ruines méconnaissables. Selon Maria Gad El Haq, déplacée à Rafah, « l’ampleur des destructions empêche de localiser nos maisons ». La trêve prévoit une augmentation massive de l’aide humanitaire : 600 camions par jour, selon l’Égypte. L’ONU et le Programme alimentaire mondial visent à atteindre un million de personnes rapidement.
Un espoir fragile pour l’avenir
L’accord, conçu pour s’étendre sur six semaines, vise à la libération de 33 otages israéliens supplémentaires et de près de 1 900 prisonniers palestiniens. Toutefois, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, prévient qu’Israël reprendra les hostilités si nécessaire. Cette trêve intervient également dans un contexte politique international tendu, marquant le retour de Donald Trump à la Maison Blanche et les pressions croissantes pour une solution durable.
Des pertes humaines colossales
Depuis le début du conflit, les pertes humaines sont tragiques. Côté israélien, 1 210 personnes ont été tuées, principalement des civils. À Gaza, le ministère de la Santé du Hamas estime les morts à plus de 46 913, chiffres jugés crédibles par l’ONU. Les infrastructures, y compris le système de santé, sont en ruines, et l’OMS alerte sur la difficulté de les reconstruire.
La trêve actuelle, bien qu’un pas vers une désescalade, laisse entrevoir l’ampleur des défis à venir, entre reconstruction, réconciliation et négociations pour une paix durable.