Le rêve de devenir citoyen italien à travers un arrière-grand-parent vient de s’effondrer pour des milliers de personnes à travers le monde. Le gouvernement de droite de Giorgia Meloni a fait adopter cette semaine une loi restrictive mettant fin à la possibilité d’obtenir la nationalité italienne via un aïeul de quatrième génération. Désormais, seuls les descendants directs – parents ou grands-parents italiens – peuvent bénéficier du droit du sol par filiation (jus sanguinis).
Un coup dur pour des millions de personnes d’origine italienne – près de 80 millions selon le ministère de l’Intérieur – qui ont entamé des procédures longues et coûteuses pour revendiquer leur héritage. Gina Pace Trucil, Américaine d’ascendance italienne, témoigne : « J’ai attendu trois ans pour mon rendez-vous, dépensé des milliers de dollars… et on m’annonce que je ne suis plus admissible. »
Cette mesure s’ajoute à un durcissement général des conditions de naturalisation. Pour obtenir la citoyenneté par résidence, les non-Européens doivent désormais vivre légalement en Italie pendant 10 ans, prouver un revenu minimum, réussir un examen de langue et présenter un casier judiciaire vierge. Et si un référendum prévu les 8 et 9 juin pourrait abaisser ce délai à cinq ans, un autre projet pourrait au contraire le porter à douze.
Pour les experts de l’immigration comme Samantha Wilson, fondatrice de Smart Move Italy, ce changement est un signal négatif : « C’est un choc pour beaucoup de nos clients qui voulaient non seulement renouer avec leurs racines, mais aussi investir dans le pays. »
Alors que l’Italie souffre d’un vieillissement de sa population, cette fermeture pourrait paraître paradoxale. Certains évoquent déjà un recours juridique, à travers une saisine de la Cour constitutionnelle. Mais cela prendra du temps, de l’argent, et beaucoup d’espoir.