Dans un revirement politique spectaculaire, Javier Milei, candidat du parti « La liberté avance », a remporté l’élection présidentielle argentine le 19 novembre avec 56% des voix, dépassant son adversaire péroniste Sergio Massa. Ce résultat, qui marque la fin de l’ère kirchnériste, témoigne d’un désir de changement profond chez les électeurs argentins. Milei succédera à Alberto Fernandez le 10 décembre, héritant d’une économie marquée par 140% d’inflation, un taux de pauvreté de 50%, et un déficit budgétaire abyssal.
Milei, un économiste de 53 ans et ancien député de Buenos Aires, est connu pour ses discours enflammés et ses positions radicales. Il promet un programme de choc, incluant la réduction drastique des domaines d’intervention de l’État, la privatisation des entreprises publiques, la suppression de plusieurs ministères, et la dollarisation de l’économie argentine pour lutter contre l’inflation. Milei envisage également de revenir sur la loi autorisant l’avortement, adoptée en 2020.
Toutefois, son gouvernement aura des défis législatifs à surmonter, ne disposant que de 38 députés sur 350 au parlement. Pour obtenir une majorité, il devra compter sur l’appui des péronistes de droite et des députés fidèles à l’ancien président Mauricio Macri.
Milei a également suscité des controverses en minimisant les crimes de la dictature argentine (1976-1983), et sa vice-présidente, Victoria Villarruel, est connue pour ses positions révisionnistes sur cette période sombre de l’histoire argentine. Cette relativisation des crimes de la dictature et les promesses radicales de réforme de Milei divisent profondément l’Argentine, indiquant une ère de transformation et de turbulence potentielle pour le pays.