Sans prévenir, le phénomène de l’immigration clandestine vient de prendre une nouvelle dimension dans le nord du Maroc, avec l’utilisation de jetskis pour rejoindre l’Espagne voisine, déjà soumise à une forte pression migratoire, notamment autour des enclaves de Sebta et Melilia, qui font l’objet d’une surveillance accrue.
De plus en plus de jeunes recourent à ce moyen jugé rapide et efficace, en louant ces engins à partir de plages connues comme celles de Ras El Ma et Arkmane, près de Nador, afin de s’élancer à vive allure, à la nuit tombée, vers les côtes espagnoles.
La multiplication de ces départs, réussissant le plus souvent de nuit, au moment où la surveillance anti-migrants se relâche, commence à constituer un défi sécuritaire des deux côtés de la Méditerranée, aussi bien en Espagne qu’au Maroc. Cela, alors même que la coopération entre les services des deux pays est réputée exemplaire et a porté ses fruits tout au long de ces dernières années.
Cette nouvelle méthode attire un nombre croissant de jeunes en quête d’un « Eldorado » espagnol ou européen. Pour eux, ce procédé apparaît comme un moyen rapide et pratique pour atteindre les côtes ibériques en quelques minutes seulement, notamment depuis les points les plus proches situés à l’est des côtes marocaines.
Cependant, les risques de drames en mer demeurent omniprésents pour ces candidats à l’immigration clandestine, surtout lorsque les vagues sont fortes et la visibilité quasi nulle, car ils n’ont d’autre choix que de prendre le large à la tombée de la nuit.
Grâce aux réseaux sociaux, véritables catalyseurs de regroupements humains, les plages de Ras El Ma et Arkmane sont désormais dans le viseur non seulement des gardes-côtes, mais aussi des candidats au départ, qui y affluent massivement.
Par Mounir Ghazali