Les dégâts de la Lboufa, surnommée la « cocaïne des pauvres », ne se comptent plus, et Casablanca en a récemment fait les frais au niveau d’un fast-food bien connu d’Aïn Sebaâ. Un homme y a fait irruption dans le self-drive après avoir été prié de ne pas bloquer l’accès aux autres clients.
Dans un état second, le conducteur a brusquement foncé, à bord d’une voiture de location, sur les employés de l’établissement et sur la façade, blessant grièvement plusieurs personnes et détruisant la devanture, avant de prendre la fuite, non sans avoir emporté de la marchandise liée à son trafic.
L’homme, âgé de 31 ans et fiché par la police pour consommation et trafic de drogues et de psychotropes, a été arrêté plus tard au volant d’une voiture volée durant sa fuite. En sa possession, les forces de l’ordre ont retrouvé 44 doses de Lboufa et des quantités de haschisch. Cet incident, qui a semé la terreur dans ce fast-food à forte fréquentation situé sur un axe important, constitue le premier de ce genre dans un tel établissement.
Par son comportement inconscient et dangereux, ce conducteur aurait pu causer des morts parmi les clients et le personnel.
Si la rapidité avec laquelle les éléments de la sûreté nationale ont agi est à saluer, des questions persistent sur l’état de la lutte contre le phénomène de Lboufa, qui continue de gangréner les quartiers populaires et la périphérie de la métropole, où sa consommation s’intensifie.
Toutes les opérations répétées pour lutter contre ce trafic n’ont pas encore permis d’éradiquer ce fléau à la racine. Pire encore, les trafiquants, pressés de répondre à une demande croissante de la part des jeunes désœuvrés et délinquants, proposent désormais un mélange détonant de trois drogues : Lboufa, le haschisch et les psychotropes. Une combinaison qui, sans contrôle, peut facilement mener à l’irréparable.
Par Jalil Nouri
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