Amnesty International a déclaré le 9 janvier 2023 que les procès de 54 personnes condamnées à mort en rapport avec les événements qui ont eu lieu en août 2021 en Kabylie, une région du nord-est de l’Algérie, notamment le lynchage d’un militant, étaient entachés de violations des garanties d’un procès équitable et d’allégations de torture.
Selon Amnesty International, au moins six des accusés ont été poursuivis en raison de leurs affiliations politiques.
Parmi les 54 personnes condamnées à mort lors de procédures collectives en novembre 2022, cinq ont été jugées par contumace, dont une femme.
Amnesty International a déclaré que l’inflation de peines de mort dans le cadre de poursuites collectives à l’issue de procès iniques montrait un mépris total pour la vie humaine. « En prononçant des sentences capitales dans le cadre de poursuites collectives à l’issue de procès iniques, les autorités algériennes affichent leur mépris total pour la vie humaine, mais adressent aussi un message très inquiétant sur la manière dont la justice est rendue en Algérie aujourd’hui, a déclaré Amna Guellali, directrice adjointe pour l’Afrique du Nord et le Moyen-Orient à Amnesty International.
Amnesty International a appelé les autorités à annuler ces peines de mort et condamnations, à ordonner des enquêtes sur les allégations de torture et de mauvais traitements, et à organiser de nouveaux procès pour les personnes condamnées par contumace ou poursuivies en raison de leurs affiliations politiques.