Mercredi dernier, cinq accusés impliqués dans le scandale de fraude bancaire visant des militaires et fonctionnaires des Forces armées royales ont comparu devant la Cour d’appel des crimes financiers de Rabat. Cette affaire, révélée il y a environ un an et demi dans une agence bancaire de Kénitra, a suscité un vif intérêt en raison de l’ampleur des montants détournés, estimés à 3 millions de dirhams.
Les accusés, incluant le directeur de l’agence bancaire, deux employées, une intermédiaire et un courtier militaire à la retraite, ont été condamnés en première instance à une peine totale de dix ans de prison et à une amende de 1,15 million de dirhams. La Cour a révélé que la fraude reposait sur de faux documents de travail et des certificats de salaire, ainsi que des signatures falsifiées de responsables militaires, permettant l’octroi de prêts à plus de 80 militaires sans l’autorisation des autorités compétentes.
Les enquêtes, menées par l’administration de la Défense nationale et la police judiciaire de Rabat, ont permis de mettre en lumière un réseau de falsification de documents facilitant des prêts frauduleux. Les accusés obtenaient des copies des pièces d’identité et des signatures des militaires concernés, puis remplissaient des formulaires et documents falsifiés, détournant ainsi les procédures légales d’octroi de crédits.
Lors de cette première audience en appel, les juges ont réexaminé les charges, incluant détournement de fonds publics et usage de documents falsifiés. Le directeur de la banque a reçu deux ans de prison et une amende de 350.000 dirhams, tandis que les autres coaccusés ont écopé de peines allant jusqu’à trois ans de prison ferme.