La galerie Nadira, nichée dans le quartier du cenre ville, rue Soussa à Rabat, s’apprête à ouvrir ses cimaises à un dialogue pictural à deux voix. Jeudi 18 décembre 2025 à 18h, le vernissage réunira amateurs d’art, collectionneurs et curieux autour d’une exposition conjointe présentant les dernières œuvres d’Abdelaziz Koutbane et de Saïd Jirrari, visible jusqu’au 31 décembre 2025.
À travers cette rencontre, la galerie propose une traversée de deux univers que tout oppose en apparence, mais que rapproche une même exigence : faire parler la matière, laisser la couleur porter l’émotion, et confier au spectateur la liberté d’interpréter.
Abdelaziz Koutbane, né à Béni Mellal en 1972 et installé entre Bir Jdid et Casablanca, revendique un acte pictural instinctif, presque fulgurant. Sa peinture, expressionniste et poétique, repousse les limites du trait et de la couleur dans une vision onirique qui déborde volontairement le cadre. Ici, la toile devient champ d’investigation : le geste est libre, la composition animée, la tache assumée dans ses tensions chromatiques. L’artiste ne cherche pas la reproduction fidèle du réel ; il capte plutôt l’atmosphère, le mouvement, la lumière — cette part insaisissable qui transforme une scène quotidienne en expérience intérieure. Chaque œuvre s’apparente à un poème jeté sur la toile, une “empreinte” où l’affect et l’intellect se répondent, où la spontanéité se fait méthode, et où les couches visibles racontent la construction même de l’émotion.
Face à cette énergie du geste, Saïd Jirrari déploie une sensibilité d’un autre tempo. Né à Meknès en 1956, docteur en droit, passé par l’enseignement ainsi que le secteur bancaire et des assurances, il embrasse pleinement, à partir de 2020, une pratique autodidacte depuis son atelier rural à Mharza Essahel. Son registre abstrait impressionniste privilégie la liberté de la touche, l’élan des formes et l’éclat des couleurs pour traduire des états d’âme, suggérer plutôt que dire, et inviter le regard à construire son propre récit. Nourri par des rencontres, des résidences et des ateliers au Maroc et à l’étranger, Jirrari peint comme on respire : avec une dynamique intérieure, ouverte, vivante.
À Rabat, cette exposition se présente ainsi comme un face-à-face fertile : la fulgurance et la trace chez Koutbane, la vibration et l’interprétation chez Jirrari. Deux écritures, une même promesse : faire de la peinture un espace de liberté.











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