L’argent n’a pas d’odeur, mais il a des couleurs. Les joueurs marocains sont de plus en plus tentés par le championnat libyen, vers lequel pas moins de 80 joueurs ont déjà migré.
Dernier en date à succomber à l’attrait de la monnaie libyenne, le joueur et capitaine du Raja, Mohammed Zrida, qui a préféré changer d’air et poursuivre sa carrière ailleurs.
Actuellement, près de 80 joueurs issus récemment de la Botola évoluent dans les clubs de première division et du championnat d’excellence libyen. Cette vague d’expatriation est directement liée à la décision des autorités libyennes d’aider financièrement les clubs et de construire de nouveaux stades, dans le but de faire du football un levier de « soft power » et de redorer l’image du pays, ternie par les conflits politiques et la guerre civile depuis 2011.
Cette stratégie footballistique a même poussé les deux pouvoirs rivaux libyens à s’accorder sur un point commun : la promotion du football national. Que l’on soit à Tripoli ou à Benghazi, la rivalité se joue désormais aussi sur les terrains.
Dès lors, les pétrodollars coulent à flots, permettant aux clubs libyens de recruter massivement, avec une préférence marquée pour les joueurs marocains, au risque d’appauvrir la Botola de ses talents. Les entraîneurs ne sont pas en reste, puisque de nombreux techniciens marocains ont également fait le choix de rejoindre le championnat libyen, faute d’avoir trouvé mieux au Maroc.
Un recruteur bien connu, basé à Tanger, a d’ailleurs fait fortune en profitant de ses relations dans le football libyen. Il s’est spécialisé avec succès dans l’intermédiation, parvenant à placer des dizaines de joueurs, d’entraîneurs et d’adjoints au sein de divers clubs libyens.
Le club marocain qui a le plus souffert de cette hémorragie de talents reste un Raja en crise, déjà affaibli sur le plan sportif et financier.
Face à cette fuite des talents, la FRMF serait bien inspirée de trouver une solution avant que la Botola ne se vide.
Par Jalil Nouri
.