La Chanteuse Latifa Raâfat appelée à la barre dans le procès d’ »Escobar du Sahara »

Le feuilleton judiciaire autour du baron de la drogue surnommé « Escobar du Sahara », de son vrai nom Ahmed Ben Ibrahim, vient de prendre une nouvelle tournure retentissante. Dans une décision rendue ce jeudi soir, la chambre criminelle de la Cour d’appel de Casablanca a annoncé la convocation de la chanteuse emblématique Latifa Raâfat pour comparaître comme témoin le 10 juillet prochain, dans le cadre de ce procès tentaculaire mêlant narcotrafic, politique, sport et célébrités.

Cette convocation, très médiatisée, intervient après une requête déposée par l’avocat Mohamed El Hossein Karout, défenseur de l’un des accusés, Abdennabi Bioui, ancien président de la région de l’Oriental. Le nom de Latifa Raâfat, ex-épouse présumée du trafiquant international, avait été évoqué à plusieurs reprises dans les interrogatoires, notamment par Saïd Naciri, ancien président du Wydad de Casablanca, lui-même en détention préventive dans cette affaire.

Le ministère public souhaite entendre la chanteuse sur d’éventuelles interactions ou connaissances partagées avec certaines personnalités mises en cause, parmi lesquelles le parlementaire Abdelouahed Choukri (PAM), également convoqué comme témoin, et d’autres figures citées dans les procès-verbaux de la police judiciaire.

Pour Latifa Raâfat, qui jouit d’un prestige artistique et d’un capital sympathie exceptionnel au Maroc, cette convocation représente un moment délicat. Jusqu’ici restée à l’écart de toute polémique judiciaire, son apparition dans un dossier aussi sulfureux soulève des interrogations : sera-t-elle simplement une témoin incidente, ou détient-elle des informations clés sur les ramifications sociales et politiques du réseau démantelé ?

L’opinion publique, largement mobilisée autour de ce dossier, suit de près ce volet du procès, qui voit la culture se mêler au crime organisé, dans une affaire où les frontières entre célébrité, pouvoir et criminalité semblent s’estomper. La présence de la chanteuse à la barre le 10 juillet pourrait bien être un tournant médiatique, sinon judiciaire, dans ce dossier hors normes.

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