La Confédération Démocratique du Travail (CDT) a annoncé ce samedi l’organisation d’une marche nationale de protestation à Casablanca, prévue pour le dimanche 23 février 2025. Cette mobilisation vise à dénoncer la dégradation du pouvoir d’achat, l’atteinte aux droits sociaux et le non-respect des engagements du gouvernement.
Un appel à la mobilisation générale
Dans un communiqué, la CDT appelle toutes ses structures syndicales locales et sectorielles, ainsi que l’ensemble des travailleurs et des citoyens, à se mobiliser massivement pour cette marche. L’objectif est d’exprimer le mécontentement grandissant face à la détérioration des conditions socio-économiques.
Le bureau exécutif de la centrale syndicale pointe directement la responsabilité du gouvernement dans l’aggravation des tensions sociales, dénonçant une politique qui, selon lui, affaiblit le pouvoir d’achat, menace les acquis sociaux et entrave les libertés syndicales.
Un contexte marqué par la hausse des prix et la montée du chômage
Dans son évaluation de la situation sociale du pays, la CDT relève de graves déséquilibres économiques ayant des répercussions directes sur les citoyens. La hausse continue des prix, la montée du chômage et la persistance de la corruption sont autant de facteurs qui fragilisent la société.
Le communiqué met également en lumière le rôle croissant du capitalisme rentier et le chevauchement entre pouvoir politique et intérêts financiers, créant une situation de conflits d’intérêts favorisant les grandes entreprises au détriment des travailleurs et des classes populaires.
Une opposition ferme aux décisions gouvernementales
La CDT critique ouvertement les décisions unilatérales du gouvernement, notamment en ce qui concerne les réformes sociales et les lois jugées restrictives. Elle condamne l’absence de dialogue social et le passage en force de textes controversés, tels que :
- La loi limitant le droit de grève, qui selon la centrale syndicale, réduit les libertés syndicales ;
- La fusion de la CNOPS avec la CNSS, un projet suscitant de vives inquiétudes sur l’avenir de la couverture sociale ;
- Les menaces sur les acquis des retraites, remettant en question la stabilité financière des régimes de pension.
La CDT reproche également au gouvernement son non-respect des engagements pris lors des accords sociaux d’avril 2022 et avril 2024, affirmant que ces promesses restent lettre morte.
Une lutte syndicale qui s’intensifie
Le communiqué souligne que cette marche nationale s’inscrit dans une série d’actions de protestation déjà entreprises par la centrale syndicale. La CDT rappelle que son Conseil national, lors de ses sessions du 24 novembre 2024 et du 1ᵉʳ février 2025, a validé un programme de mobilisation comprenant :
- Des rassemblements de protestation dans plusieurs régions du pays ;
- Des marches régionales et nationales ;
- Une grève générale nationale d’avertissement, qui a eu lieu le mercredi 5 février 2025.
Avec cette nouvelle marche nationale, la CDT entend maintenir la pression sur le gouvernement et défendre les droits des travailleurs, en refusant toute réforme jugée préjudiciable aux acquis sociaux.
.