Certains s’en interrogent, d’autres s’activent avec l’expression « gouvernement du Mondial » sur toutes les lèvres au sein des états-majors politiques, RNI et PAM en tête, et au sein de leurs bases déjà mobilisées et remontées à bloc pour septembre 2026.
Si, pour le premier, Aziz Akhannouch, son leader, il ne fait aucun doute qu’il dirigera encore une fois le gouvernement, pour le numéro 2 du second, en revanche, il est acquis que Fatima Zohra Mansouri, la dirigeante du parti du tracteur — le PAM s’entend — sera, pour la première fois, la première femme à diriger un gouvernement dans l’histoire politique du Maroc. En aparté, l’actuelle ministre de l’Habitat et maire de Marrakech se verrait bien ajouter une nouvelle corde à son arc pour conclure un parcours riche en nominations, en notoriété et en réalisations à faire envie.
Le troisième membre de l’actuelle coalition aux affaires se fait discret dans ce fleuret-moucheté et cette course aux postes ministériels, pour laquelle il se contentera de miettes au sein de l’exécutif qui viendra aux commandes après les élections de 2026.
À une année du scrutin, le clientélisme politique bat son plein, avec parfois des stratagèmes inavoués pour parvenir à s’offrir une prochaine majorité et un gouvernement estampillé Mondial 2030, sans s’encombrer des inconvénients des alliances, comme le montrent les événements et les déchirements entre les trois composantes, chacune avançant son propre bilan en revendiquant les acquis et laissant les insuffisances ou défaites sur le compte du parti du chef du gouvernement. Présentant une façade de cohésion, l’exécutif se déchire en coulisses et au cours des meetings, par des phrases assassines et des sous-entendus amers.
Il est certain que, plus la date du scrutin approchera, plus les divisions se feront jour, puisque les calculs électoraux et les recrutements de nouveaux notables détournés des partis adverses ne cessent d’empoisonner les relations entre les trois membres d’une coalition proche, à chaque fois, d’une implosion sans cesse repoussée.
Les partis de l’opposition s’en délectent, mais restent impuissants pour changer la donne de la prédominance de leurs homologues de la majorité. À chacun sa cuisine.