Longtemps présentée comme un symbole de modernité et d’engagement humanitaire en Syrie, Asma al-Assad, l’ex-première dame syrienne, a vu sa double vie exposée et son rôle de façade mis à nu. Derrière l’image soigneusement construite d’une femme moderne œuvrant pour la cause des femmes et la modernité du pays, se cachait une complicité silencieuse avec les atrocités commises par le régime de son mari, Bashar al-Assad.
Une ascension sous le masque de la modernité
Née en 1975 à Londres dans une famille sunnite aisée, Asma Fawaz Akhras semblait destinée à un avenir brillant. Diplômée en informatique du prestigieux King’s College, elle entame une carrière prometteuse dans le secteur bancaire, travaillant notamment chez J.P. Morgan. Mais son destin prend un tournant en rencontrant Bashar al-Assad à la fin des années 1990. Elle abandonne ses ambitions académiques à Harvard pour épouser celui qui deviendra président de la Syrie en 2000.
En tant que première dame, Asma joue un rôle clé dans la stratégie de communication du régime. Avec son élégance et ses projets caritatifs, elle séduit l’Occident, devenant une figure presque iconique. En 2011, le magazine américain Vogue la qualifie de “rose dans le désert”, vantant son charme et son engagement humanitaire.
La vérité derrière le glamour
Cependant, cette image idéalisée s’effondre avec le début de la guerre civile en Syrie, marquée par la répression brutale des opposants par le régime. Loin d’être une spectatrice passive, Asma participe activement à maintenir l’image du régime tout en détournant l’aide humanitaire via ses fondations. Elle décide qui peut bénéficier des fonds, renforçant ainsi le contrôle du régime sur les populations en détresse.
En parallèle, des courriels divulgués en 2012 révèlent un contraste choquant : alors que des millions de Syriens fuient la guerre ou vivent dans la misère, Asma dépense des fortunes en bijoux, vêtements de luxe et objets d’art. Parmi ces achats, une paire de talons incrustés de bijoux de la marque Louboutin devient un symbole de sa déconnexion totale avec la réalité de son pays.
Une chute sans retour
Les sanctions internationales contre elle et sa famille se multiplient à partir de 2020, les États-Unis la qualifiant de “profiteuse de guerre”. En 2023, Asma al-Assad fuit avec ses enfants à Moscou, où la famille possède 18 appartements. Mais même en Russie, son avenir reste incertain. Les médias évoquent son souhait de divorcer et de quitter Moscou pour rejoindre sa famille en Angleterre. Cependant, son passeport britannique, bien qu’encore valide, pourrait lui être retiré en raison des sanctions.
Rejetée par l’Union européenne, les États-Unis et une grande partie du Moyen-Orient, Asma al-Assad incarne désormais la disgrâce internationale. Son rôle de “chouchoute de l’Occident”, qu’elle a si bien joué, s’est retourné contre elle, exposant une femme qui a préféré le luxe et le pouvoir à la justice et à la compassion.
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