La fuite des talents marocains, en particulier dans le secteur médical, est un phénomène qui alarme non seulement le Maroc mais interpelle également la communauté internationale. Chaque année, un nombre significatif de médecins formés au Maroc choisissent de quitter leur pays pour l’Europe, l’Amérique ou les pays du Golfe, attirés par de meilleures conditions de vie et de travail. En effet, plus de 30% des médecins marocains s’expatrient peu après leur formation, laissant derrière eux un système de santé qui peine à couvrir les besoins de sa population.
Cette émigration massive de compétences, que l’on qualifie souvent de véritable « hémorragie », prive le Maroc de ressources humaines précieuses, nécessaires à son développement et à l’amélioration de ses services publics. Le ministre de la Santé, Khalid Aït Taleb, a reconnu l’impossibilité de stopper cette tendance, tout en soulignant les efforts du gouvernement pour rendre le Maroc plus attractif pour ses talents.
Cependant, le manque d’opportunités, les bas salaires, et les conditions de travail difficiles continuent de pousser ces professionnels qualifiés à chercher ailleurs un environnement plus propice à leur épanouissement professionnel et personnel. Le déficit en personnel médical se fait ressentir de manière aiguë, alors que le pays aspire à étendre sa couverture sanitaire universelle.
Dans ce contexte, des pays comme la France et l’Allemagne sont en première ligne pour attirer ces talents. Si l’Allemagne offre une meilleure intégration et une reconnaissance facilitée des qualifications étrangères, la France, malgré les promesses de régularisation et d’amélioration des conditions d’accueil, peine à rivaliser. Cette compétition pour attirer le personnel médical marocain souligne une problématique plus large : celle d’une gestion européenne fragmentée des migrations qualifiées, qui impacte tant les pays d’accueil que d’origine.
La situation est donc critique, tant pour les pays qui perdent leurs talents que pour ceux qui les accueillent, créant des dynamiques complexes qui nécessitent des politiques cohérentes et une collaboration internationale pour garantir une migration bénéfique pour tous.
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6 mois il y a
Si les médecins ont le droit de vivre où ils veulent, ils doivent néanmoins rembourser l’intégralité du coût de leurs formations et stages. Les universités de médecine au Maroc sont financées par l’argent public et le fruit de cet investissement doit revenir aux citoyens et résidents au Maroc sinon, ils doivent être remboursés. Je ne sais pas comment ça fonctionne aujourd’hui mais jusqu’aux années 90, les enseignants et tous les fonctionnaires qui bénéficiaient de formations diplomantes avant leurs nominations, signaient un contrat de 8 ans avec l’Etat avant le début de la formation, à défaut d’honorer l’entrée en fonction, ils remboursaient les frais engagés par l’Etat.
Si les médecins ont le droit de vivre où ils veulent, ils doivent néanmoins rembourser l’intégralité du coût de leurs formations et stages. Les universités de médecine au Maroc sont financées par l’argent public et le fruit de cet investissement doit revenir aux citoyens et résidents au Maroc sinon, ils doivent être remboursés. Je ne sais pas comment ça fonctionne aujourd’hui mais jusqu’aux années 90, les enseignants et tous les fonctionnaires qui bénéficiaient de formations diplomantes avant leurs nominations, signaient un contrat de 8 ans avec l’Etat avant le début de la formation, à défaut d’honorer l’entrée en fonction, ils remboursaient les frais engagés par l’Etat.