Après dix jours de marches intenses, parfois émaillées d’incidents dans certaines villes, les supposés organisateurs du mouvement ont choisi de se mettre en retrait, le temps de « souffler » et de réfléchir à la suite. Aucune manifestation n’est prévue mardi et mercredi, mais, assurent-ils, l’énergie et la détermination restent intactes jusqu’à l’atteinte de leurs objectifs.
Ces objectifs, au nombre de trois, sont présentés comme indissociables : la chute du gouvernement ; des engagements officiels, au plus haut niveau de l’État, en faveur d’une justice sociale conforme aux attentes des manifestants ; et des réformes concrètes des secteurs de la santé, de l’éducation et de l’emploi des jeunes. Une liste « non exhaustive » qui s’allonge au fil de la mobilisation.
Pour l’heure, en attendant le discours royal, l’exécutif tient bon et se dit convaincu que la tempête est passée. Une lecture jugée hasardeuse par le mouvement, qui estime que la main tendue au dialogue a été mal comprise, et que la communication gouvernementale, jugée distante, a été perçue comme du mépris. Effet boomerang : cette impression aurait consolidé la volonté de maintenir la pression « dans le temps et dans l’espace ».
La pause de quarante-huit heures se veut donc tactique plutôt que résignation : « Les montres s’arrêtent provisoirement », disent les animateurs de la Gen Z, promettant un retour en force. Message sous-jacent : « Ce n’est qu’un au revoir ». Les prochains jours diront si ce recalibrage ouvre une fenêtre pour une désescalade et des engagements concrets, ou s’il annonce au contraire une reprise plus structurée de la contestation.
Par Jalil Nouri
Ojalá