La hausse vertigineuse des prix de la volaille au Maroc déclenche une vague d’indignation parmi les consommateurs, alors que ces derniers se débattent déjà avec les coûts croissants de la viande de poulet. Cette flambée survient après une période de stabilité où le prix était maintenu à 22 dirhams par kilogramme chez les bouchers et les détaillants spécialisés. Pour de nombreux Marocains, qui se sont tournés vers le poulet en raison de l’inaccessibilité des viandes rouges, cette nouvelle augmentation est difficile à accepter, d’autant plus qu’ils subissent déjà les répercussions des hausses constantes des prix des produits de consommation courante sur le marché national.
Les médias sociaux s’embrasent, donnant lieu à une vague d’indignation, avec de nombreuses personnes exprimant leur frustration face à ces prix jugés exorbitants. Dans cette atmosphère tendue, Hespress, journal en ligne, a choisi d’interroger Youssef Al-Alaoui, président de la Fédération professionnelle de la filière avicole, afin d’éclaircir les raisons de cette flambée des prix. D’après lui, le coût de production du poulet avoisine les 15 dirhams par kilogramme, alors qu’il est vendu aux abattoirs entre 14 et 14,5 dirhams.
Al-Alaoui a mis en lumière le fait que les éleveurs ne réalisent pas de bénéfices dans ces conditions, tout en mettant en garde contre les conséquences potentielles si les prix stagnaient, à savoir l’arrêt de l’élevage de poulets, une chute de la production et, inévitablement, une hausse des prix pour les consommateurs.
Il a également souligné l’impact de la hausse des prix des matières premières importées, telles que le maïs et le soja, sur les coûts de production. Al-Alaoui a défendu le caractère inapproprié de la comparaison des prix du poulet avec ceux des pays voisins, compte tenu de la production déjà suffisante de poulet et d’œufs au Maroc, contrairement à ces pays qui font face à des pénuries.
Cependant, Saïd Jennah, secrétaire général de l’Association nationale des éleveurs de poulets de chair, s’est montré stupéfait par la persistance de la hausse des prix, qu’il estime désormais dépasser les 20 dirhams. À ses yeux, ce sont les grandes entreprises qui sont responsables de cette augmentation, avec la contribution des intermédiaires et des spéculateurs lors de la vente au détail.
Jennah a insisté sur le rôle crucial des autorités dans la régulation des prix afin de les maintenir à des niveaux raisonnables, mettant également en lumière la faible rentabilité qui pèse sur la production. Il a critiqué la réticence des magasins à réagir aux baisses de prix et a conclu en insistant sur la nécessité d’une surveillance accrue des commerces pour résoudre ce problème des prix élevés de la volaille.
Monsieur El Amrani, traiteur à Casablanca, a également exprimé ses inquiétudes concernant la récente augmentation des prix. Il a souligné que cette hausse affecte directement son entreprise, car la volaille est un ingrédient essentiel dans de nombreuses de ses préparations, notamment pour les événements et les buffets qu’il organise.
« Le poulet est un élément central de nos plats, et avec cette hausse des prix, nos coûts de production augmentent également, ce qui rend difficile le maintien de nos tarifs inchangés pour nos clients », a-t-il déclaré.
El Amrani craint que cette tendance à la hausse ne pousse les traiteurs et les restaurateurs à répercuter ces coûts supplémentaires sur les consommateurs, ce qui pourrait entraîner une diminution de la demande pour les services de traiteur et des difficultés pour l’ensemble du secteur de la restauration.
Il a conclu en soulignant l’importance cruciale de résoudre ce problème des prix élevés de la volaille pour préserver la stabilité du marché alimentaire et garantir l’accessibilité