Le parquet de la Cour d’appel de Casablanca a ordonné l’ouverture d’une enquête concernant la diffusion de fausses informations sur les réseaux sociaux. Ces informations, impliquant des personnalités et institutions nationales, les accusent sans preuve d’être liées à un trafic international de drogues. Cette démarche judiciaire met en exergue une problématique de plus en plus préoccupante : l’essor des « juges virtuels » sur les plateformes sociales.
Ces auto-proclamés experts en droit, diffusant leurs jugements sans fondements légitimes, portent atteinte à la présomption d’innocence et à la vie privée des individus. Les réseaux sociaux, bien qu’essentiels pour la liberté d’expression, se transforment malheureusement en tribunaux virtuels où la diffamation et les accusations infondées se propagent rapidement.
Cette tendance à l’extrajudiciarisation virtuelle soulève des questions cruciales sur la capacité de la loi à s’imposer et à réguler ces espaces virtuels. Les fausses nouvelles et la diffamation, particulièrement lorsqu’elles visent des personnalités publiques, constituent des atteintes graves, comparables, dans leur impact, aux délits commis par les trafiquants de drogue.
Enfin, cette affaire illustre une dualité troublante : d’un côté, des individus jugés par la loi pour trafic de drogues, et de l’autre, des manipulateurs de l’opinion publique qui, sous couvert de la liberté d’expression, s’adonnent à un commerce dangereux, celui de la désinformation. Ce dernier, souvent plus pernicieux, menace la stabilité sociale et politique, tout en échappant aux sanctions légales. Cette situation interpelle sur la nécessité d’une régulation plus stricte des réseaux sociaux, pour préserver à la fois la liberté d’expression et la protection des droits individuels.