Dans une décision sans précédent, le tribunal administratif de Rabat a condamné l’État marocain à verser une indemnité de 250 000 dirhams à une citoyenne ayant développé le syndrome neurologique de Guillain-Barré suite à la vaccination contre le COVID-19 avec AstraZeneca. Cette affaire, qui a débuté avec la plainte d’une professeure universitaire en juin 2022, marque un tournant dans la gestion des effets secondaires vaccinaux.
La plaignante avait été vaccinée en février 2021, période durant laquelle le vaccin était obligatoire dans certains secteurs pour endiguer la pandémie. Peu après, elle a présenté des symptômes alarmants de faiblesse, aboutissant à une paralysie partielle. Le diagnostic de syndrome de Guillain-Barré a été confirmé par plusieurs rapports médicaux, reconnaissant que le système immunitaire de la victime attaquait ses nerfs périphériques.
Malgré les dénégations initiales de la direction régionale du département de la santé à Rabat-Salé-Kénitra, qui écartait tout lien entre le vaccin et le syndrome, un rapport ultérieur a admis cette corrélation. Cela a ouvert la voie à la reconnaissance juridique des responsabilités de l’État dans les risques liés à la vaccination.
Le tribunal a souligné l’obligation de l’État de protéger ses citoyens contre les conséquences des mesures sanitaires imposées, surtout quand elles engendrent des effets secondaires graves. Cette décision intervient alors que le ministère de la Santé continue de défendre la sûreté des vaccins autorisés, assurant que les produits homologués ne sont mis sur le marché qu’après une évaluation rigoureuse par les comités scientifiques compétents.
La ministre de la Santé, Khalid Ait Taleb, a également insisté sur l’absence de liens entre le vaccin AstraZeneca et des effets secondaires mortels, cherchant à dissiper les inquiétudes publiques malgré le contexte de retrait du vaccin par AstraZeneca pour des raisons économiques.
Ce jugement pourrait bien redéfinir les protocoles de compensation pour d’autres cas similaires à l’avenir, mettant en lumière la nécessité d’un équilibre entre mesures de santé publique et droits individuels des citoyens.