De l’avis unanime des observateurs de l’action gouvernementale, la prochaine loi de finances peine à masquer ses faiblesses, malgré l’assurance affichée par la majorité, qui se félicite de « s’en sortir honorablement ». Un enthousiasme que ne partagent pourtant pas les partis représentés au Parlement, y compris ceux de la coalition, qui ne manquent pas de pointer les lacunes du texte devant leurs bases militantes.
Le premier reproche adressé à l’Exécutif concerne son incapacité à répondre aux attentes sociales de la population. Le gouvernement affirme pourtant avoir consenti des efforts inédits, plus ambitieux que ceux de ses prédécesseurs, en faveur des travailleurs et des catégories vulnérables. Mais l’opposition rappelle les 350 amendements déposés, un record qui témoigne selon elle des insuffisances flagrantes d’un projet de loi de finances jugé incolore, sans créativité et dépourvu d’une vision permettant de dépasser les difficultés actuelles. Elle pointe en particulier l’absence de solutions structurelles, l’aggravation de l’endettement et la multiplication de grands chantiers dont le gouvernement ne communique ni le bilan précis ni les taux de réalisation réels, préférant s’abriter derrière une autosatisfaction répétée.
L’effort budgétaire, considéré comme quasi inexistant depuis quatre ans, risque de le rester en 2026 si la même majorité est reconduite aux commandes, préviennent plusieurs analystes, rappelant que le Maroc n’est pas à l’abri de chocs imprévus.
Pour de nombreux experts en finances publiques, les prévisions de croissance de 4,6 % et la réduction du déficit à 3 % du PIB relèvent d’un optimisme excessif. Ces projections ignorent selon eux la conjoncture internationale, marquée par une instabilité géopolitique et économique que même les grandes puissances peinent à maîtriser.
Par Jalil Nouri











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