Les débats actuels au Parlement, à l’occasion de la présentation de la loi de finances, donnent lieu, séance après séance, à un véritable réveil de l’opposition qui, après une longue période de torpeur, sort ses griffes pour tacler le gouvernement à chaque article, à un rythme marathonien compréhensible au regard de l’enjeu.
Remontés à bloc pour cette dernière loi de finances de la législature, les députés de l’opposition se relaient, l’un après l’autre, dans une symphonie coordonnée et chronométrée, pour offrir le meilleur de leur contre-offensive menée tambour battant contre un programme gouvernemental jugé inabouti car mal conçu et contre des résultats jugés loin des objectifs annoncés lors de l’entrée en fonction de l’équipe Akhannouch. Les membres du gouvernement encaissent les coups à chacune de leurs apparitions, dans une cacophonie et avec une gestion des interventions non maîtrisées.
Encouragés par ce qu’ils présentent comme une défaite de l’Exécutif face au récent mouvement de contestation et par sa méthode brouillonne pour un retour à l’ordre au prix de larges concessions et d’une explosion du budget de l’État, les députés de l’opposition, qui, il faut l’avouer, représentent des partis tenus pour partiellement responsables de la colère populaire, ne prennent pas de gants dans leurs assauts.
S’inspirant des programmes électoraux de leurs formations, déjà prêts pour la campagne de 2026, ils concentrent, parfois avec colère, leurs interventions sur les défaillances et la mauvaise gestion de l’argent public, au détriment des réalisations reconnues, qu’ils tendent à minimiser, souvent à tort et à travers.
Au final, et au fil de séquences de prises de parole inégales, le débat sur le projet de loi de finances prend parfois des allures de cérémonie routinière, où le « m’as-tu-vu » fait office de politique.
Par Jalil Nouri










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