Dans le cadre de la lutte incessante contre l’abus de pouvoir, dilapidation de deniers publics et la corruption au Maroc, un nouveau chapitre s’ouvre avec la récente action judiciaire à Marrakech. Le juge d’instruction chargé des crimes financiers près la Cour d’appel de Marrakech, Youssef El Zeitouni, a ordonné l’incarcération du président de la commune de Bikoudine, dans la province de Taroudant, et d’un entrepreneur. Ils sont soupçonnés de détournement et d’appropriation de fonds publics, de faux en écriture et de participation à ces actes.
Cette décision, qui fait suite à la plainte déposée par la section régionale Marrakech Sud de l’Association Marocaine pour la Protection de l’Argent Public, intervient après que la police judiciaire régionale de Marrakech ait renvoyé les deux hommes et quatre autres personnes, dont un technicien de la même commune, devant le procureur général.
Mohamed El Ghalousi, président de l’Association Marocaine pour la Protection de l’Argent Public, a souligné l’importance de cette mesure dans le contexte actuel. Il a déclaré que, face à la crise économique et sociale que traverse le pays (hausse des prix, sécheresse, inflation, corruption, pots-de-vin), il est impératif de déclarer une guerre sans merci contre la corruption et le pillage de l’argent public. Il a ajouté que le fléau de la corruption représente un danger réel pour l’État et la société, nécessitant une volonté politique forte pour le combattre avant qu’il ne soit trop tard.
La décision du juge d’instruction inclut également des mesures de surveillance judiciaire et de fermeture des frontières pour les autres suspects jusqu’à la fin de l’enquête. Cette initiative marque une étape supplémentaire dans la détermination des autorités marocaines à assainir la gestion des fonds publics et à poursuivre les responsables de leur détournement, qu’ils soient élus, présidents ou hauts fonctionnaires.