Les solutions au problème lancinant du chômage, avec des chiffres toujours en hausse dépassant les 13 % de la population, touchent principalement les jeunes diplômés et les personnes en âge de travailler. Ce dossier constitue la pierre d’achoppement entre les partis de la majorité.
À force de contredire tous les chiffres qui lui déplaisent, le chef du gouvernement, qui conduit l’alliance aux affaires, Aziz Akhannouch, s’est vu contraint de faire cavalier seul sur ce dossier. Dans le meilleur des cas, peu probable, il pourrait réussir à faire baisser le chômage et en récolter les bénéfices politiques substantiels. Dans le cas contraire, il en porterait l’entière responsabilité devant les électeurs en 2026, avec les pertes colossales que l’on peut imaginer lors de ce scrutin.
Quitte à déplaire à ses partenaires des autres partis, l’Istiqlal et le PAM, Akhannouch a multiplié, échec après échec, les initiatives en solo, à l’exception du ministre en charge de l’emploi, Younes Sekkouri. Cette approche a créé un climat de suspicion et une opposition à sa gestion, ainsi que des demandes de concertation conformes à la charte gouvernementale.
Un mauvais climat s’en est suivi et semble s’être installé durablement jusqu’à la fin du mandat de ce gouvernement, avec des risques de rupture et d’éclatement de la majorité actuelle, qui a résisté jusqu’à présent aux coups de boutoir de son chef.
Dernier exemple de ce début de divorce : l’annulation, à la toute dernière minute, d’une réunion de coordination de la majorité prévue hier, sans explication ni excuse.
À cette question du chômage s’ajoute un débat encore plus empoisonné entre les partenaires, alimenté par la hausse des prix du carburant, à laquelle Akhannouch est soupçonné d’être mêlé, bien qu’il s’en défende. Ce climat délétère risque d’éloigner encore davantage les électeurs et de faire payer ce désamour à tous les partis de la coalition – RNI, PAM et Istiqlal – aujourd’hui plus divisés que jamais.
Par Jalil Nouri
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