Lundi, les unités de la Marine Royale et des éléments de surveillance du littoral marocain ont effectué deux missions de sauvetage distinctes, venant en aide à deux pirogues en détresse au sud de Dakhla. Ces embarcations transportaient 189 Sénégalais, parmi lesquels 18 femmes et 29 mineurs, tous candidats à la migration clandestine. Trois cadavres ont malheureusement été retrouvés à bord, d’après une source militaire.
Ces pirogues avaient quitté les côtes sénégalaises respectivement les 2 et 17 octobre 2023 avec l’intention de se rendre aux Îles Canaries. Une fois secourus, les survivants ont été pris en charge médicalement, avant d’être remis à la Gendarmerie Royale pour les procédures administratives habituelles. Quant aux trois défunts, ils ont été confiés à la Protection Civile afin d’être transférés à la morgue de l’Hôpital Hassan II de Dakhla.
À la racine du phénomène migratoire
Il est essentiel de se pencher sur les causes profondes de cette migration irrégulière. Le Sénégal, comme de nombreux autres pays d’Afrique de l’Ouest, fait face à une combinaison de facteurs socio-économiques et environnementaux poussant de nombreux jeunes à tenter la périlleuse traversée vers l’Europe. La pauvreté, le chômage des jeunes, l’instabilité politique, mais aussi les effets dévastateurs des changements climatiques qui affectent l’agriculture et les ressources en eau, sont autant de raisons poussant à la migration.
La quête d’une vie meilleure, combinée à la diminution des opportunités économiques et à la fragilité du tissu social, mène souvent les jeunes à se tourner vers des passeurs sans scrupules. Ceux-ci promettent des traversées « sûres » vers des terres promises, exploitant ainsi le désespoir de ceux prêts à tout risquer.
Face à cette situation, il devient primordial non seulement de renforcer la surveillance et la sécurité aux frontières, mais également d’investir dans des solutions à long terme, permettant aux pays d’origine de garantir un avenir stable et prospère à leur jeunesse.