Le phénomène de la ruée des clubs égyptiens de football sur les meilleurs joueurs de la Botola prend de l’ampleur et pourrait, à terme, causer de graves dégâts au Maroc.
La sphère élitiste du football national voit de plus en plus d’éléments du championnat, parmi les plus brillants, migrer vers son homologue égyptien, en particulier au sein des clubs phares et éternels rivaux, Al Ahly et le Zamalek. Ces deux formations prestigieuses du Caire suivent de très près les pépites marocaines et les attirent avec des offres alléchantes. Il faut bien le reconnaître, elles sont engagées dans une course contre la montre pour réussir leurs recrutements, avec le double objectif de se renforcer et d’affaiblir les clubs marocains, afin de maintenir leur suprématie dans les compétitions africaines. Un procédé légal, certes, mais où les règles d’une concurrence saine ne sont pas toujours respectées.
Le phénomène a pris une telle ampleur qu’Al Ahly, par exemple, compte actuellement pas moins de quatre joueurs marocains dans ses rangs, tandis que le Zamalek en compte trois. À ce rythme, disent certains, le championnat égyptien finira par avoir plus de joueurs marocains que d’Égyptiens ! Cette boutade mise à part, il faut déplorer que les clubs marocains n’aient pas les moyens de retenir leurs joueurs, qui préfèrent évoluer en Égypte, où les conditions matérielles sont meilleures, bien qu’ils y soient moins bien payés que d’autres joueurs africains. Cet élément joue en faveur de leur attractivité.
Cette hémorragie n’aide pas le football national et nuit à son image. Car, bien qu’il s’exporte bien, cette tendance ne doit pas se faire au profit d’un pays concurrent qui se renforce grâce à la puissance financière d’Al Ahly et du Zamalek, ainsi qu’à leur business model ultra-performant et unique sur le continent africain.
Par Jalil Nouri
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